Accusé de fraude et de complot, l'entrepreneur Tony Accurso aurait dirigé son empire sans savoir si chacune de ses entreprises participait au système de collusion et de corruption mené à l'hôtel de ville de Laval, sous le règne de l'ancien maire Gilles Vaillancourt.

C'est ce qu'a affirmé l'avocat de M. Accurso, Me Marc Labelle, qui a démarré lundi matin la défense de son client. Me Labelle a indiqué que le rôle de Tony Accurso faisait en sorte qu'il s'occupait des grandes orientations de son empire, loin des chantiers. Me Labelle a comparé M. Accurso à un avion qui volait à 35 000 pieds dans les airs.

Le premier témoin amené à la barre est le fils aîné James (Jimmy) Accurso. Il a exposé son curriculum vitae, ce qui lui a permis de souligner que son père agissait comme un président de conseil d'administration. Ce sont plutôt Giuseppe Molluso et Frank Miniccuci, les dirigeants de Louisbourg et Simard-Beaudry, qui auraient été au courant des affaires courantes des entreprises.

Trois autres personnes seront entendues au cours de la semaine. Il est également prévu que Tony Accurso témoigne lors de son procès qui se déroule devant jury.

M. Accurso fait face à cinq chefs d'accusation. Il est le seul des 37 hommes arrêtés et accusés en 2013 à la suite de l'enquête Honorer de l'Unité permanente anticorruption (UPAC), à subir un procès. Vingt-sept des coaccusés ont été jugés coupables, dont Gilles Vaillancourt qui a écopé d'une peine de six ans de prison.