Un billet de consultation en psychologie pour un problème d'anxiété et une bouteille de comprimés de médicaments au nom de Randy Tshilumba retrouvés dans son appartement par les policiers ont levé le voile hier pour la première fois sur la santé mentale du jeune homme accusé du meurtre prémédité de Clémence Beaulieu-Patry.

Au second jour du procès, le jury a vu hier la photo d'un billet de consultation d'une clinique médicale réputée de Montréal retrouvé dans la chambre de Randy Tshilumba quelques jours après le meurtre. Sur ce document, on peut lire qu'un homme de 19 ans du nom de «Randy» demande de l'aide professionnelle et a des problèmes d'«anxiété» et des «symptômes dépressifs aggravés par sa situation sociale difficile». Toutefois, la juge Hélène Di Salvo a bien mis en garde le jury que le contenu de ce billet non daté n'est en rien pertinent à ce stade-ci, puisque son auteur indéterminé n'a pas témoigné de sa véracité. 

La technicienne en identité judiciaire Chantale Cusson a également montré au jury hier la photo d'une petite bouteille de comprimés de citalopram prise dans une armoire de la cuisine de l'appartement où habitait Randy Tshilumba avec sa mère en avril 2016. La nature de ce médicament prescrit au nom de l'accusé n'a pas été révélée au jury. À la barre des témoins, l'agente Cusson a aussi présenté un étui à couteau d'environ 40 centimètres de long trouvé dans la chambre de l'accusé.

Des images à glacer le sang

Des présentoirs de vêtements pour bébé entourent la scène de crime. Au centre, une bâche jaune et une couverture rouge recouvrent le corps de Clémence Beaulieu-Patry. Seul le bras droit de la jeune femme de 20 ans est visible, outre une flaque de sang laissant devenir l'horreur de l'agression. Hier matin, Randy Tshilumba est resté imperturbable en regardant ces photos dans le box des accusés.

Pour préserver la dignité de la victime, les nombreuses photos de ses graves blessures n'ont pas été présentées au jury. Néanmoins, certaines photos montrant son corps inerte dans le département des vêtements pour enfants du supermarché ont été montrées. Une ordonnance de non publication nous interdit de publier ces clichés à glacer le sang.

L'agente Chantal Cusson du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a présenté hier matin plus d'une centaine de photos de la scène de crime prise dans la nuit du 10 avril 2016, dans les heures suivant la mort violente de Clémence Beaulieu-Patry. Ces clichés ont permis de suivre le parcours qu'aurait parcouru Randy Tshilumba dans sa fuite. Ce qui seraient des taches de sang ont été retrouvées sur des produits en vente près de la victime, mais aussi sur le tapis d'une caisse enregistreuse du supermarché, près de la sortie.

En après-midi, le sergent-détective David Desrochers du SPVM a témoigné de son travail d'enquêteur la nuit suivant le meurtre.

Au cours du procès qui doit durer cinq semaines, la Couronne entend démontrer que Randy Tshilumba, 21 ans, a planifié le meurtre de Clémence Beaulieu-Patry le soir du 10 avril 2016 dans un supermarché Maxi du quartier Saint-Michel à Montréal. L'accusé se serait présenté au magasin avec un couteau de chasse dans les poches et un sac à dos contenant des vêtements de rechange et aurait poignardé la victime au dos, au cou et à la poitrine. Randy Tshilumba aurait ensuite fui les lieux pour se réfugier au Tim Hortons, près du Maxi.

Photo déposée en preuve à la Cour

Pour préserver la dignité de la victime, les nombreuses photos de ses blessures n'ont pas été présentées au jury.