«Je n'ai jamais, et je me répète, je n'ai jamais donné de l'information privilégiée à quiconque dans ce dossier. Jamais. Pas à la SHDM. Pas à la Ville de Montréal, ou à quiconque», a martelé Frank Zampino cet après-midi, à la barre des témoins. L'ex-président du comité exécutif de la Ville de Montréal a nié fermement avoir favorisé quiconque dans le projet immobilier du Faubourg Contrecoeur.

Au premier jour de son témoignage ce mardi pour son procès pour fraude, complot et abus de confiance lié à ce scandale immobilier, Frank Zampino a rejeté le témoignage compromettant de l'ex-ingénieur Michel Lalonde pendant le procès. «Je peux vous dire clairement que je n'ai pas donné d'ordre à M. Lalonde ou à quiconque dans ce dossier pour favoriser ou donner de l'information à M. [Frank] Catania ou à quiconque», a déclaré Frank Zampino, ajoutant n'avoir «posé aucun geste pour favoriser l'entreprise» Constructions Frank Catania.

Au début de son témoignage en anglais, l'ancien bras droit du maire Gérald Tremblay a longuement détaillé sa carrière politique, le processus décisionnel des élus et le fonctionnement des instances à l'époque. Frank Zampino est ensuite revenu sur les circonstances de son partenariat avec Gérald Tremblay en 2001. «Je n'étais pas intéressé à ce moment de me porter candidat à la mairie», dit-il. Ex-ministre libéral, Gérald Tremblay faisait alors partie d'une courte liste de candidats courtisés par des élus mécontents des défusions, dont faisait partie Frank Zampino. «La bataille était virulente», a-t-il décrit en français.

L'ancien numéro deux de la Vile de Montréal avait été arrêté en mai 2012 par l'escouade Marteau. Il subit son procès depuis plus d'un an et demi avec l'entrepreneur Paolo Catania, l'entreprise Constructions Frank Catania et associés, Pasquale Fedele, Pascal Patrice, Martin D'Aoust, et André Fortin, quatre employés de l'entreprise. Un septième coaccusé, Bernard Trépanier, subira un procès seul pour des raisons de santé.

Frank Zampino et ses coaccusés sont accusés d'avoir fraudé la Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM) et d'autres entreprises soumissionnaires entre 2006 et 2008. L'entreprise Constructions Frank Catania aurait comploté pour mettre la main sur un vaste terrain d'une valeur d'environ 30 millions pour à peine quatre millions, avec l'aide de complices, dont Frank Zampino, alors numéro deux à la Ville de Montréal.