Le fondateur de l'entreprise de construction Catcan, Antonino Catania, a écopé neuf mois de prison à purger dans la collectivité, vendredi après-midi, à Montréal, pour fraude et abus de confiance dans le cadre d'un contrat passé avec la Ville de Montréal. Catcan écope pour sa part d'une amende de 100 000 $.

L'entreprise et M. Catania, 72 ans, qui souffre d'un cancer au stade avancé, ont plaidé coupable un peu plus tôt cette semaine, pour les faits qui se sont produits entre 2006 et 2008.  

Les faits sont les suivants : le 28 août 2006, l'entreprise Catcan a obtenu  un contrat de 5,2 millions pour des travaux sur deux sites de sur le chemin de la Côte-des-Neiges et le Chemin Queen-Mary. Le même jour, l'ingénieur François Thériault a été assigné comme surveillant de chantier, pour la Ville de Montréal. 

Les fraudes : 

Dans le cadre du contrat, Catcan a préparé quatre fausses factures pour des produits anti-poussière. Total : 10 800 $.

Pour ce qui est des sols contaminés, le nombre de fausses factures est inconnu, tout comme les montants. 

Les fausses factures étaient présentées à la Ville de Montréal à titre de «travaux supplémentaires», alors qu'ils n'avaient jamais été effectués. Les factures étaient approuvées par l'ingénieur François Thériault. 

Une maison à prix réduit

Le 1er novembre 2006, l'ingénieur Thériault a signé un contrat pour acheter une résidence neuve à prix réduit, à Laval. Cette maison était bâtie sur un terrain vendu par une filiale de Catcan à un entrepreneur. Catcan a consenti un rabais de 30 000 $ pour le terrain de M. Thériault. L'entreprise a aussi payé 10 000 $ en travaux supplémentaires sur sa maison.

Vu à la commission Charbonneau

Ironiquement, c'est en visionnant la commission Charbonneau qu'un ancien employé de Catcan s'est rendu compte que l'un des témoins, l'ingénieur Thériault, ne disait pas toute la vérité. L'ex-employé a avisé la police au sujet du 30 000 $ de rabais sur le terrain. M. Thériault a été accusé en 2013 dans le cadre de la présente affaire, et a plaidé coupable à des accusations de parjure, fraude et complot de fraude. Il avait écopé d'un an de prison et de 30 000 $ d'amende.

Vendredi, en imposant la peine à M. Catania, le juge Pierre Labelle a décrété qu'il devrait passer la moitié des neuf mois assigné à sa résidence 24 heures sur 24. Pour l'autre moitié, il sera sous le coup d'un couvre-feu. L'homme pourra toutefois se déplacer à tout moment pour ses problèmes de santé. Il est à noter qu'un dédommagement de 10 800 $ a aussi été ordonné, en plus de l'amende de 100 000 $.