Un ex-technicien médical a été reconnu coupable d'agression sexuelle et d'abus de confiance, vendredi, pour avoir mené des examens inappropriés dans des centres de recrutement de l'armée, en Ontario.

Un comité de cinq militaires a rendu ce verdict après plusieurs jours de délibération, en cour martiale, à Gatineau. James Wilks a aussi été reconnu coupable de trois des sept chefs d'abus de confiance qui pesaient contre lui. Le magistrat Mario Dutil prononcera sa peine le 24 mai.

Il s'agit de la troisième condamnation de l'officier marinier à la retraite, qui dit avoir conduit des milliers d'examens médicaux auprès de potentielles recrues durant sa carrière de plus de 25 ans.

Il avait déjà purgé une peine de neuf mois de prison après avoir été reconnu coupable d'agression sexuelle et de quatre chefs d'abus de confiance, en décembre 2011. Cette peine découlait d'examens des seins inutiles et inappropriés sur trois femmes.

Deux ans plus tard, on l'a condamné à 30 mois derrière les barreaux pour 10 chefs d'agression sexuelle et 15 chefs d'abus de confiance. Pas moins de 16 femmes avaient alors porté plainte. Cette décision fait actuellement l'objet d'un appel.

James Wilks avait pris sa retraite pour des raisons de santé en avril 2011, soit avant d'être traduit en justice pour la première fois.

Dans ce plus récent procès, six femmes ont porté plainte relativement à des incidents survenus à Thunder Bay, à London et à Windsor, en 2009. Elles disent avoir eu à se dénuder les seins durant une visite médicale de routine pour être admises dans l'armée. L'une des victimes rapporte s'être fait toucher la poitrine sous prétexte d'un examen «facultatif».

L'identité des plaignantes est protégée par une ordonnance de non-publication.

La semaine dernière, l'accusé était allé à la barre pour nier le tout.

Le juge militaire avait seulement autorisé la divulgation partielle de ses verdicts de culpabilité précédents, soit d'un chef d'agression sexuelle et un autre d'abus de confiance.

Le verdict de vendredi survient alors que les Forces armées canadiennes sont aux prises avec ce qui a été décrit comme une culture hostile aux femmes par l'ex-juge de la Cour suprême Marie Deschamps.

Dans un rapport publié l'an dernier, la juge à la retraite a qualifié l'inconduite sexuelle d'«endémique» au sein de l'armée.

Depuis, le chef d'état-major de la Défense, le général Jonathan Vance, a adopté la ligne dure face à de tels comportements inappropriés.