Empêtré depuis deux semaines dans de nouvelles requêtes en divulgation de preuve, le procès lié au scandale du Faubourg Contrecoeur s'est enlisé un peu plus, vendredi matin, avec une annonce surprenante: la Couronne a appris qu'il y avait d'autres conversations entre clients et avocats, qui avaient été interceptées et pu être accessibles aux enquêteurs.

C'est ce que la procureure de la Couronne Marlène Archer a admis vendredi matin, devant le juge Yvan Poulin. Selon les explications qu'elle a données, la Sûreté du Québec avait mal compris la commande initiale, quand elle avait indiqué qu'il y avait cinq conversations seulement qui avaient été accessibles aux enquêteurs. Il y en aurait plus, en réalité.

La Couronne a suggéré au juge de rendre une ordonnance pour que toutes les conversations soient divulguées aux avocats de la défense. Ce que le juge Yvan Poulin a fait, vendredi. La défense devrait avoir reçu le matériel avant jeudi prochain. Les parties se reverront ce jour là pour faire le point devant le juge.

Autre projet

Les conversations en litige ont été interceptées à l'été 2015, alors que la police enquêtait sur un autre scandale, celui des compteurs d'eau. L'écoute visait l'ex-président du Comité exécutif de Montréal, Frank Zampino, l'entrepreneur Paolo Catanio, un employé, Pascal Patrice, et Bernard Trépanier, ex-argentier de Union Montréal. Ce dernier, surnommé Monsieur 3%, ne fait cependant plus partie de ce procès, en raison de son état de santé.

En ce qui concerne le scandale du Faubourg Contrecoeur, dont il est question ici, les accusations ont été déposées en 2012. Le procès a commencé il y a un an, mais aucun témoin n'a été présenté jusqu'ici. Le juge a été occupé à trancher des requêtes présentées en grande majorité par la défense.

Les premiers témoins devaient commencer à défiler il y a deux semaines. Mais le matin du procès, la Couronne a annoncé qu'il y avait eu des conversations interceptées dans le cadre d'une autre enquête. «On l'a su 15 minutes avant le procès», a réagi, vendredi, Me Pierre L'Écuyer, qui représente l'entrepreneur Paolo Catania.

Le coeur du litige dans le procès du Faubourg Contrecoeur, est la vente, à une fraction du prix, en 2007, d'un vaste terrain pour le développement d'un grand projet immobilier.