Après 31 jours d'audiences, la Couronne et la défense ont conclu leur preuve, mardi, au procès de Richard Henry Bain, et elles livreront leur plaidoirie finale à compter de jeudi.

Le juge Guy Cournoyer, de la Cour supérieure, a indiqué qu'il livrera ses directives aux jurés vendredi et les a prévenus qu'ils partiront immédiatement en isolement pour délibérer.

Richard Henry Bain, âgé de 65 ans, est accusé de meurtre prémédité, de trois tentatives de meurtre, de possession de matériel incendiaire et d'incendie criminel relativement à l'attentat perpétré le 4 septembre 2012 au Métropolis de Montréal. Le technicien de scène Denis Blanchette avait perdu la vie et son collègue Dave Courage avait subi de graves blessures après avoir été atteints par le même projectile à l'extérieur du Métropolis, où les militants péquistes célébraient leur victoire électorale.

La Couronne soutient que le meurtre était prémédité et que l'accusé a agi sous le coup de la colère suscitée par l'élection des souverainistes de Pauline Marois.

La défense, quant à elle, plaide la non-responsabilité criminelle pour cause de trouble mental. L'accusé a soutenu qu'il avait pris plusieurs comprimés de l'antidépresseur Cymbalta en début de soirée le 4 septembre. La psychiatre appelée à la barre par la défense estime que Richard Bain souffrait de trouble bipolaire non diagnostiqué, et que cet état, jumelé à une surdose d'antidépresseur, avait vraisemblablement provoqué chez lui le 4 septembre un épisode psychotique et maniaque.

Le dernier témoin appelé à la barre par la Couronne, la toxicologue judiciaire Catherine Lavallée, a indiqué lundi qu'aucune trace de Cymbalta n'avait été décelée dans l'organisme de l'accusé au lendemain de l'attentat meurtrier.

La défense soutient aussi que M. Bain avait déjà connu en 2009 un épisode psychotique alors qu'il prenait du Cymbalta, et qu'il ne s'en était jamais remis complètement. L'accusé a indiqué au procès qu'il avait recommencé à prendre l'antidépresseur au début de 2012, à l'insu de son médecin.