Le médecin de famille de Richard Henry Bain a témoigné aujourd'hui que son patient a souffert d'anxiété, de dépression et d'épisodes maniaques.

Médecin depuis 45 ans, le Dr Stan Van Duyse suit l'état de santé de M. Bain depuis le milieu des années 1990. Il témoigne aujourd'hui dans le cadre du procès pour meurtre de Richard Henry Bain, accusé d'être l'auteur de la fusillade au Métropolis lors de la soirée électorale du Parti québécois en septembre 2012. C'est un témoin de la défense.

Le médecin a raconté que l'accusé avait déjà doublé sa dose d'antidépresseurs, malgré ses réprimandes.

En 2009, Richard Henry Bain s'est fait prescrire l'antidépresseur Cymbalta. En juillet 2009, le Dr Van Duyse note dans son dossier médical que M. Bain « va très bien » et qu'il est moins anxieux. En revanche, en novembre 2009, il écrit que Bain a décidé de son propre chef de faire passer sa dose de Cymbalta de 30 milligrammes à 60 milligrammes. Mécontent, le Dr Van Duyse lui demande de diminuer la dose.

À cette époque, le médecin note que son patient a des idées de grandeur, qu'il vit des épisodes maniaques et qu'il dépense beaucoup d'argent. Il développe aussi une « fixation » sur la pandémie de grippe H1N1. « Il était dans un état de panique », a expliqué le Dr Van Duyse. « Je lui ai dit qu'il réagissait de manière excessive, mais ça n'a pas fonctionné. Il croyait que c'était la fin du monde, la fin de la société telle que nous la connaissons, le début de l'anarchie. »

A-t-il pensé référer son patient à un psychiatre, lui a demandé l'avocat de la défense Me Alan Gutman. « Non, je croyais que j'avais une assez bonne relation avec lui pour m'en occuper », a-t-il répondu.

Lors de son témoignage, Richard Henry Bain a indiqué que le soir des attentats, il se souvient d'avoir consommé huit ou neuf pilules, probablement de l'antidépresseur Cymbalta.

L'homme de 65 ans tente de convaincre le jury de sa non-responsabilité criminelle.