Au lendemain de l'acquittement de l'ex-animateur de radio Jian Ghomeshi pour agressions sexuelles, la Fédération des femmes du Québec craint que le jugement et le déroulement du procès ne découragent les victimes de dénoncer les agressions.

La présidente de l'organisme, Mélanie Sarazin, tient à réaffirmer que, bien que la cour n'ait pas reconnu Jian Ghomeshi coupable, cela ne signifie pas qu'il n'y a pas eu d'agressions sexuelles. Mme Sarazin souligne le courage des trois femmes qui ont porté plainte.

La Fédération estime que le fardeau de la preuve semble plus exigeant pour des cas d'agression sexuelle. Elle déplore qu'« encore aujourd'hui, les victimes d'agression sexuelle (soient) aussi victimes des failles du système de justice ».

Mélanie Sarazin se demande si la Couronne aurait pu mieux soutenir et préparer les femmes qui ont témoigné, et si les policiers ne devraient pas recevoir une formation pour mieux recueillir et traiter les plaintes pour agression sexuelle.

La députée de Québec solidaire Françoise David, ancienne présidente de la Fédération des femmes du Québec, tient des propos similaires.

Mme David se dit attristée par le verdict. Elle craint que plusieurs femmes victimes d'agression sexuelle concluent que les dénonciations ne valent pas la peine, parce que le système de justice est « trop compliqué ».

Françoise David souligne que les démarches entourant les dénonciations sont déjà très « souffrantes » pour les victimes.

Dans le procès Ghomeshi, la députée solidaire a le sentiment que la préparation du dossier par la Couronne n'a peut-être pas été adéquate, et que les trois plaignantes ont du même coup « été jetées dans la gueule du loup ».