Un expert en informatique judiciaire a établi, devant la Cour du Québec mercredi après-midi, l'ampleur de la preuve à décortiquer pour assurer la défense de l'ancien président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Frank Zampino, accusé de fraude dans le procès du Faubourg Contrecoeur.

L'inventaire présenté par Gilles Létourneau, qui agit comme témoin pour la défense, apparaît volumineux : 1842 courriels, 14 062 fichiers Word, 48 000 pages numérisées, 63 052 pages de documents PDF et 5 millions d'appels téléphoniques.

Selon l'avocate de M. Zampino, Isabel Shurman, la Couronne a tardé à lui remettre toute cette preuve ce qui motive d'ailleurs la requête en arrêt des procédures qui est présentement débattue.

Les questions de Me Shurman ont permis à l'expert d'expliquer qu'il était impossible de savoir si les documents informatiques d'abord remis par la Couronne étaient complets. Pour y parvenir, il faut se référer aux documents d'origine, a-t-il soutenu. Ce sont ces derniers documents qui ont été transmis à Me Shurman le 27 janvier dernier, soit 12 jours avant le début du procès du Faubourg Contrecoeur.

Avant d'entendre le témoignage, les parties ont débattu de la qualité d'expert de Gilles Létourneau. Le juge Yvan Poulin a tranché en estimant que M. Létourneau a les connaissances et l'expérience pour être reconnu comme expert en informatique judiciaire.

Son témoignage se poursuit jeudi matin.

Frank Zampino, l'ex-collecteur de fonds du parti Union Montréal, Bernard Trépanier, l'entrepreneur Paolo Catania, son entreprise et quatre dirigeants de celle-ci sont accusés en lien avec le scandale immobilier du Faubourg Contrecoeur.

Un seul accusé, l'urbaniste Daniel Gauthier du Groupe Gauthier Biancamano Bolduc (GGBB), a plaidé coupable. Des représentations sur la peine à lui imposer sont prévues demain.