Sur les rails depuis presque deux ans, le procès pour fraudes de Ronald Weinberg et deux coaccusés dans l'affaire Cinar, entame son dernier droit. La présentation de la preuve de part et d'autre est terminée depuis mardi. Les plaidoiries devraient commencer quelque part en avril.

Le ministère public reproche à M. Weinberg, cofondateur de Cinar, et ses coaccusés, Lino Matteo, de Mount Real Corporation, et John Xanthoudakis (PDG de Norshield), d'avoir détourné 126 millions de dollars dans des compagnies bidon aux Bahamas. Ils sont accusés de fraude, faux, usage de faux et faux prospectus, pour des faits qui se seraient produits entre 1997 et 2005. Pendant l'audition de la preuve, certaines accusations ont été modifiées ou abandonnées.

La Couronne a présenté 28 témoins, et d'autres témoignages ont fait l'objet d'admissions.

Les plus longs témoignages ont été ceux de Réjean Devaux, expert-comptable, Robert Daviault, employé de Norshield aux Bahamas, et Hassanain Panju. Ce dernier était chef de la direction financière chez Cinar. M. Panju, qui était coaccusé au départ, a plaidé coupable avant que le procès commence.

La défense  

M. Weinberg a témoigné pour sa défense et présenté trois témoins, dont une experte en écriture. M. Xanthoudakis a témoigné, mais n'a pas présenté de témoin.  M. Matteo, qui se défend seul, sans avocat, a présenté un témoin, mais n'a pas témoigné.

Ce procès qui se déroule en Cour supérieure, devant jury, est présidé par le juge Pierre Labrie. Au départ, il était prévu que le procès dure cinq mois. L'exercice s'avère beaucoup plus long. Deux périodes d'été et deux Noëls ont passé depuis le début. 

Quatorze jurés, au lieu de douze, avaient été choisis pour entendre la preuve. En cours de route, trois ont jeté la serviette pour différentes raisons. Le nombre minimal de jurés pour un délibéré est de dix.

Rappelons que Cinar, une entreprise de productions de films d'animation, a été fondée vers la fin des années 70 par Ronald Weinberg et son épouse, Micheline Charest. Cinar est devenue une compagnie publique cotée en Bourse en 1993. En 2000, le conseil d'administration avait réalisé que des millions avaient disparu. Une enquête policière a été instituée en 2003, mais ce n'est qu'en 2011 que les accusations ont été portées. La cofondatrice, Micheline Charest, est décédée en 2004, de complications reliées à une chirurgie esthétique.

La Couronne est représentée par Me Céline Bilodeau et Me Matthew Ferguson. 

M. Weinberg est défendu par Me Jeffrey Boro et Me Annie Émond.

M. Xanthoudakis est représenté par Me Isabelle Lamarche.