Anthony Battaglia, 49 ans, ancien propriétaire d'un garage de Montréal-Nord connu pour avoir été fréquenté par des individus liés au crime organisé, a plaidé coupable vendredi à des accusations réduites de possession d'armes et a évité la prison ferme.

C'est en menant une enquête sur une vingtaine d'incendies criminels commis contre des cafés italiens contrôlés par les Rizzuto à l'automne 2010 que les enquêteurs du SPVM ont ciblé Battaglia et d'autres individus liés à la mafia montréalaise, dont le quartier général était un établissement du boulevard Robert, dans Saint-Léonard.

Après des mois d'enquête, Battaglia n'a pas été arrêté mais sur l'écoute, les limiers ont capté une conversation dans laquelle un membre de sa famille parlait d'un pistolet 9 mm qui se trouvait dans le bureau de son garage, sur le boulevard Henri-Bourassa.

Les policiers ont perquisitionné les lieux et trouvé l'arme. Ils ont également fouillé la maison du suspect à Laval et découvert 11 armes de chasse, pour lesquelles il avait un permis mais qui n'étaient pas entreposées de façon sécuritaire, et un fusil tronqué, qui avait les apparences d'une arme antique.

Pistolet orphelin

Après cinq ans de procédures et de négociations, la Poursuite a décidé de porter les accusations par voie sommaire, plutôt qu'en vertu du Code criminel, et le chef de possession du 9 mm a été abandonné, compte tenu du va-et-vient dans le bureau et de la difficulté de prouver que l'arme appartenait bel et bien à Battaglia.

De plus, Battaglia, qui est né en Australie, n'a pas sa citoyenneté canadienne. Les autorités canadiennes auraient pu décider de l'expulser une fois son plaidoyer enregistré, ce qui aurait été une sentence « trop élevée dans les circonstances » a fait valoir le procureur, Me Pascal Dostaler, à la juge Linda Despots, qui a entériné une suggestion commune de la Poursuite et de la Défense, assurée par Me Anne-Marie Lanctôt.

Battaglia a été condamné à six mois moins un jour de prison, avec sursis, à 175 heures de travaux communautaires et à 8000 $ d'amende.

Selon nos informations, Anthony Battaglia est très proche de l'influent Hells Angels, Salvatore Cazzetta. Ce dernier, à sa sortie de prison en 2005, avait travaillé au garage de Battaglia, selon une décision de la Commission des libérations conditionnelles du Canada.

Le garage s'est retrouvé maintes fois dans la ligne de mire d'enquêteurs. Le défunt chef des Bo-Gars, Chenier Dupuy, avait déjà été arrêté avec de la drogue, alors qu'il sortait du commerce. Lors des représentations sur sentence d'un livreur de cigarettes de contrebande arrêté durant le projet Machine en 2010, un enquêteur du SPVM avait témoigné que des trafiquants se donnaient rendez-vous au garage Battaglia.

Anthony Battaglia a vendu son commerce depuis et possède maintenant une ferme, selon ce qui a été dit aujourd'hui dans la salle d'audience.