Deux individus, que la police lie aux cartels de cocaïne mexicains, ont plaidé coupable hier relativement à une violente agression commise au bar de danseuses Kamasutra, à Montréal, en septembre 2014. Ils ont été immédiatement condamnés à des peines de sept et de trois ans et demi de pénitencier.

Le soir du 7 septembre, Zaki Kherrafi, 23 ans, et Ivan Alejandro Silva-Sanchez, 35 ans, se trouvaient dans l'établissement de la rue Saint-Dominique lorsqu'un client est entré. Selon un résumé des faits lu lors de l'audience, Silva-Sanchez a, au courant de la soirée, identifié un nouveau client à Zaki Kherrafi. Ce dernier a alors remis ses objets personnels - cellulaire, bijoux et sac à main - à Silva-Sanchez et s'est dirigé vers le client, qu'il a frappé de plusieurs coups de couteau. La scène a été captée par les multiples caméras de l'établissement et une vidéo que La Presse a obtenue a été déposée lors de l'enquête sur remise en liberté de Silva-Sanchez, l'automne dernier.

Présumés clients influents

Un enquêteur de la Gendarmerie royale du Canada avait alors témoigné et énuméré quelques enquêtes policières dans lesquelles Silva-Sanchez avait été observé ces dernières années. Il a dit croire que l'accusé, qui s'occupe d'une entreprise d'entretien ménager à Brossard, était devenu un important importateur de cocaïne à Montréal et qu'il aurait même approvisionné des organisations criminelles influentes.

Le témoin avait également raconté qu'un individu, qu'il considérait comme faisant partie du groupe de Silva-Sanchez, avait été arrêté en septembre 2012 pour avoir eu en sa possession un pistolet qui avait servi à tirer, deux semaines plus tôt à Repentigny, sur la maison d'un Québécois de naissance, Martin Grenier, condamné en avril dernier pour avoir transporté et blanchi des millions de dollars aux États-Unis.

À noter toutefois que Silva-Sanchez n'a pas été arrêté et accusé dans toutes ces affaires, et n'a aucun antécédent criminel.

La victime refuse de collaborer

Silva-Sanchez et Kherrafi ont plaidé coupable à un chef de voies de fait graves contre le client du bar Kamasutra. La victime est demeurée dans un état critique durant quelques jours et avait ensuite refusé de collaborer avec les policiers. En échange de leur plaidoyer, les condamnés ont bénéficié d'un arrêt des procédures sur deux autres accusations.

En soustrayant la détention préventive, il reste 24 mois à purger à Silva-Sanchez et 75 mois à Kherrafi. Le juge Marc David de la Cour supérieure a entériné une suggestion commune de la poursuite et de la défense.