Le juge au procès des deux hommes reconnus coupables d'avoir comploté pour faire dérailler un train de passagers entre New York et Toronto a accepté de demander une évaluation psychiatrique pour Chiheb Esseghaier avant de déterminer sa peine.

Me Russell Silverstein, l'avocat nommé d'office par la cour, avait plaidé plus tôt mercredi que les conclusions d'une telle évaluation psychiatrique pourraient peser dans la décision du juge quant à la peine à imposer au ressortissant tunisien, qui était doctorant à l'UQAM au moment de son arrestation, en avril 2013. Il travaillait et étudiait alors à l'Institut national de la recherche scientifique, à Varennes, en Montérégie.

Selon l'avocat, la santé mentale de M. Esseghaier constitue un facteur important dans ce dossier, qui se doit d'être pris en compte par le tribunal. Me Silverstein a plaidé qu'un psychiatre nommé par la cour permettrait au juge de distinguer, dans les comportements de M. Esseghaier, ce qui est du ressort du fanatisme religieux de ce qui tombe sous le coup de la Loi sur la santé mentale.

Le juge Michael Code a accepté la recommandation de la défense: s'il ne croit pas que des convictions religieuses profondes soient assimilables à un déséquilibre mental, il aimerait savoir si la personnalité de Chiheb Esseghaier pouvait le rendre plus vulnérable au fanatisme religieux.

M. Esseghaier, qui a refusé de prendre une part active au procès parce qu'il souhaitait être jugé selon les préceptes du Coran, avait indiqué à la cour qu'il n'a pas d'objection à rencontrer des médecins, car il est toujours disposé à partager ses valeurs religieuses avec les autres. Ce qui ne veut pas dire qu'il admet souffrir d'un quelconque déséquilibre mental. Il soutient toujours qu'il a été créé par Dieu pour «mettre en garde l'humanité» contre «les feux de l'enfer» si les préceptes du Coran ne sont pas observés.

Les procureurs de la Couronne avaient quant à eux convenu sans mal que M. Esseghaier est réellement animé d'une foi profonde, mais ils estimaient qu'une évaluation psychiatrique n'était pas nécessaire pour déterminer la peine.

Chiheb Esseghaier, 32 ans, et son complice Raed Jaser, 37 ans, ont été reconnus coupables en mars à Toronto de complot au profit d'un groupe terroriste et de «participation ou contribution» à une activité d'un groupe terroriste. M. Esseghaier a aussi été reconnu coupable d'avoir chargé une personne de se livrer à une activité au profit d'un groupe terroriste. La peine maximale pour ces crimes est la prison à vie.