Pour avoir torturé physiquement et psychologiquement un homme afin qu'il rembourse une dette de 10 000 $, Bernard O'Keefe a écopé six ans de pénitencier, mercredi, à Montréal.

«Il n'y a aucun facteur atténuant», a fait valoir la juge Julie Riendeau, après avoir énuméré de nombreux facteurs aggravants, dont la préméditation, le mobile, la violence utilisée... Au terme de son procès, au début de l'année, O'Keefe avait été reconnu coupable de séquestration, d'extorsion et de complot.

Les faits se sont produits le 8 septembre 2012. O'Keefe et un complice, Andrew Chouinard, se sont présentés chez un homme de Pierrefonds pour récupérer une dette de 10 000 $. Comme ils n'obtenaient pas ce qu'ils voulaient, ils ont amené l'homme avec eux, en voiture. Ils ont fermé la porte du véhicule à plusieurs reprises sur ses mains, lui ont frappé la tête sur le tableau de bord. Il a été électrocuté avec des fils, manifestement rattachés à une batterie.

«Il a été sérieusement battu, on va voir s'il aime ça prendre 120 volts de courant», a écrit O'Keefe dans un texto envoyé à un proche de la victime.

Le malheureux otage a aussi été amené dans un bois, où on lui a ordonné de creuser sa tombe. Il a également été confiné pendant plusieurs heures dans un cabanon, dans le bois.

Terreur

Au moment d'imposer la peine, la juge Riendeau a parlé de la peur, du désarroi, de la douleur et de la terreur ressentis par la victime tout au long de ce cauchemar qui a duré une vingtaine d'heures. Celui-ci a pris fin quand la victime a donné le nom d'une connaissance qui pourrait vraisemblablement rembourser la dette. O'Keefe et son complice Andrew Chouinard ont menacé cette personne aussi. Ils ont fait valoir que ce qu'ils lui feraient subir serait 50 fois pire s'ils n'obtenaient pas l'argent.

Les victimes ont porté plainte. Chouinard et O'Keefe ont été arrêtés par la suite.

Chouinard, qui était l'exécutant, a plaidé coupable et a écopé quatre ans de pénitencier. O'Keefe, qui était le meneur, est condamné à six ans. Comme il est détenu depuis septembre 2012, et que cette détention provisoire est comptabilisée à temps et demi, il lui reste environ deux ans à purger.