Johra Kaleki, cette mère d'origine afghane qui a poignardé sa fille qui avait découchée, en juin 2010, a été déclarée coupable de tentative de meurtre, cet après-midi.

La défense de non responsabilité criminelle pour cause de trouble mentaux n'a pas passé la rampe avec le juge Yves Paradis.

Mme Kaleki était capable d'apprécier la portée de ses gestes quand elle a attaqué sa fille avec un couperet, et elle savait qu'elle pouvait en mourir, a fait valoir le juge, après avoir rappelé les faits.

La femme de 43 ans a accueilli le verdict sans manifester quoi que ce soit. Elle était accompagnée de son époux et de la victime, Bahar.

Cette dernière a quitté la salle dès que le verdict a été prononcé.

Me Isabel Schurman, qui représente l'accusée, avait plaidé la non responsabilité criminelle parce que Mme Kaleki aurait souffert d'un bref épisode psychotique au moment des faits. C'est du moins la conclusion de la Dr Dominique Bourget, psychiatre retenue par la défense, avait donnée.

La procureure de la Couronne Anne Gauvin avait pour sa part soutenu que la femme, très religieuse et contrôlante, avait eu un excès de colère envers sa fille qui ne respectait pas les règles de la maison.  Le psychiatre Joel Wattts, qui a témoigné pour le ministère public, était d'avis que Mme Kaleki ne souffrait pas de maladie mentale. Mme Kaleki n'avait jamais eu de maladie mentale auparavant, d'ailleurs.

Rappelons que le 13 juin 2010, fâchée que sa fille de 19 ans rentre à l'aube, Mme Kaleki avait demandé à son mari de monter à l'étage, disant qu'elle allait s'occuper de Bahar. La mère a demandé à la jeune femme de s'étendre sur le canapé dus sous-sol, sur le ventre, avec les bras en croix, car elle allait lui masser le dos. Mme Kaleki avait plutôt poignardé sa fille avec un couperet. La jeune femme a été atteinte à la tête, au cou, aux épaules et aux doigts. Ses cris avaient alerté son père, qui était redescendu en vitesse et s'était jeté sur son épouse pour la contrôler.

Mme Kaleki avait fait des déclarations par la suite qui ont joué contre elle au procès.