Les deux hommes accusés d'avoir comploté pour faire dérailler un train de passagers de Via Rail ont décidé de ne pas appeler de témoins et de ne pas présenter de preuve en leur défense.

Les avocats de la Couronne présentent leur version des faits depuis près d'un mois.

Raed Jaser et Chiheb Esseghaier doivent répondre de multiples accusations de terrorisme pour avoir voulu s'en prendre à un train qui circulait entre New York et Toronto.

La Couronne a complété sa présentation jeudi mais Esseghaier, qui se représente lui-même, et l'avocat de l'Ontarien Jaser ont annoncé leur intention de ne pas se défendre.

Cette annonce signifie que le procès qui devait durer six ou huit semaines pourrait maintenant se terminer au cours des prochains jours.

Les deux hommes ont déjà enregistré des plaidoyers de non culpabilité, après avoir été arrêtés en avril 2013.

Le juge Michael Code a expliqué aux jurés pourquoi Esseghaier - un Tunisien qui tentait d'obtenir un doctorat à Montréal quand il a été épinglé - a choisi de ne pas contre-interroger les témoins de la Couronne ou présenter des soumissions depuis le début du procès.

Il a indiqué qu'Esseghaier voulait être jugé selon le Coran, et non le Code criminel, et qu'il a fait des représentations à cette fin avant le début du procès.

Le jury a entendu un extrait de la motion d'Esseghaier, dans laquelle il déclare que «le Saint Coran devrait servir de référence unique en cas de jugement de la vie des hommes (puisque) les humains ne sont pas parfaits, mais Dieu est parfait (...) donc ses lois sont les lois suprêmes».

Le juge Code a expliqué au jury avoir décidé que le procès se déroulerait selon le Code criminel, une décision qui a déplu à Esseghaier.

«Il m'a expliqué, quand le jury a été convoqué, que sa participation au procès démontrerait qu'il accepte que le procès soit tenu sous le Code criminel et non sous le Coran, a dit le juge Code. Dans de telles circonstances, il a décidé qu'il ne devrait pas y participer.»

Le juge Code a dit qu'Esseghaier a ensuite décidé de ne pas participer au procès.

Il a demandé au jury de ne pas tirer de «conclusions adverses» de la décision d'Esseghaier.

«Sa non-participation au procès est une circonstance dont vous ne devriez tout simplement pas tenir compte, a dit le juge. Elle est sans pertinence et sans importance face aux décisions que vous devez prendre dans ce dossier.»

L'essentiel de la preuve repose sur des conversations qui ont été enregistrées entre Esseghaier, Jaser et un agent d'infiltration de la police fédérale américaine.