Un membre du crime organisé qui s'était fait connaître comme «homme à tout faire» des hockeyeurs Andrei et Sergei Kostitsyn à l'époque où ils jouaient pour le Canadien de Montréal a été condamné à six ans et demi de prison jeudi.

Pasquale Mangiola, 44 ans, avait été reconnu coupable de trafic de cocaïne et d'une accusation de trafic d'une arme prohibée en mars 2014 et il attendait de connaître sa peine depuis.

Au cours des représentations sur la peine, son avocat, Gaétan Bourassa, avait demandé à la juge Manon Ouimet de tenir compte du fait que Mangiola a beaucoup souffert de la grande publicité qui a entouré son dossier lorsque La Presse a révélé ses liens avec des joueurs de hockey.

Mais la magistrate a expliqué aujourd'hui qu'elle ne voit pas la chose comme un facteur atténuant.

La réputation des Kostitsyn

«L'accusé n'est pas une personne connue qui porte le lourd poids de la médiatisation. Ce sont les gens connus qu'il se plaisait à côtoyer qui ont vu leur réputation ternie. Le nom de l'accusé ne devrait pas passer à l'histoire», a-t-elle déclaré.

En soustrayant le temps purgé en détention préventive, qui compte en double, la peine de Mangiola équivaut à quatre ans et neuf mois à partir de ce jour. Avant de quitter la salle d'audience menottes aux poings, il a salué sa famille qui lui envoyait la main, le regard triste. Son avocat a déjà annoncé qu'il porterait la cause en appel.

Mangiola avait été arrêté en 2009 dans le cadre du projet Axe, l'une des plus importantes rafles de l'histoire de la police de Montréal. L'enquête ciblait les Syndicate, un gang de rue inféodé aux Hells Angels très actif dans la vente de cocaïne au détail, ainsi que plusieurs autres trafiquants qui gravitaient autour, dont Mangiola.

Vodka, voitures et femmes

Pendant leur enquête, les policiers avaient découvert comment les frères Kostitsyn faisaient fréquemment appel à Mangiola quand ils cherchaient des bouteilles de vodka, des voitures de luxe, des femmes ou d'autres choses.

Le Montréalais les guidait dans leur nouvelle vie au Québec et faisait la fête avec eux jusqu'aux petites heures du matin. Il avait même accès à leurs documents financiers. Les hockeyeurs n'ont été accusés de rien au terme de l'enquête.

Un coaccusé de Magiola, Roberto Sauro, 36 ans, a été condamné lui aussi à six ans et demi de prison moins le temps passé en détention préventive.