Une gardienne d'enfants qui gérait un service de garde en milieu familial privé dans la région de Montréal fait face à des accusations pour avoir secoué un poupon dont elle avait la garde, au point de le blesser grièvement.

Gorette Masembua, 36 ans, a été arrêtée le 14 mai dernier et a comparu hier au palais de justice de Montréal. Elle fait face à un chef d'accusation de voie de fait grave.

Dimandja Kakesse, un homme de 37 ans, est coaccusé dans cette affaire et fait également face à un chef d'accusation de voie de fait grave, mais aussi d'entrave et de complicité après les faits.

«Les faits reprochés remontent au 3 mars dernier. On est devant un possible cas de bébé secoué», explique le porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal, Manuel Couture, qui n'a pas pu donner plus de détails sur les événements.

Selon un document de dénonciation obtenu par La Presse, le bébé en question, âgé de 18 mois, aurait été malade plusieurs fois dans les deux dernières semaines de février. La petite aurait vomi et manquait d'appétit et de vigueur. Le 26 et le 28 février, la mère du poupon aurait consulté des médecins dans des cliniques. Les deux fois, on lui aurait dit d'hydrater son enfant et de surveiller son état.

L'état du bébé s'est légèrement amélioré, de sorte que la mère aurait retourné sa petite à la garderie de Gorette Masembua, située sur la 90e Avenue, dans l'arrondissement de LaSalle, le 3 mars. La gardienne aurait été avisée de l'état de santé précaire du bébé.

Dans la matinée, le poupon aurait été malade. Gorette Masembua aurait appelé la mère pour l'informer du fait que l'enfant vomissait, qu'elle était couchée, que tout lui sortait par la bouche et le nez et qu'elle avait de la difficulté à respirer. La mère aurait dit à la gardienne de relever l'enfant et d'appeler l'ambulance, ce que Gorette Masembua aurait refusé de faire.

À son arrivée à l'hôpital, l'enfant aurait été en arrêt cardiorespiratoire. Le poupon aurait été mis sous respirateur, et son état aurait été jugé très critique. La petite aurait fait des convulsions de 15 minutes et aurait souffert d'hémorragies au cerveau et aux yeux. Les médecins auraient conclu que la cause première de toutes ces blessures serait le syndrome du bébé secoué, et ils auraient envisagé de possibles séquelles à long terme.

L'avocat de la défense, Me Alexandre Goyette, affirme que ses clients «contestent vivement les accusations» et qu'il attend le rapport médical avant d'aller plus loin.

Gorette Masembua et Dimandja Kakesse seront de retour devant le juge le 11 septembre.