Elle venait de recevoir son diplôme d'études secondaires. Elle avait des projets et la vie devant elle. Mais son petit ami aurait mis un terme à tout cela dans un querelle tragique d'amoureux de 17 et 18 ans.

Jonathan Mahautière, qui a eu 18 ans il y a moins de deux mois, a été formellement accusé hier du meurtre de sa toute jeune amie de coeur. Une ordonnance de non-publication nous interdit de l'identifier, car elle était mineure.

Le drame se serait joué samedi soir dans une chambre du motel Chablis, angle Sherbrooke Est et Lacordaire, dans l'est de Montréal. Il semble que les deux jeunes se fréquentaient depuis deux ans déjà.

Elle achevait ses études secondaires à l'école pour jeunes filles Marguerite-De Lajemmerais, tout près du Chablis. Elle venait tout juste, comme ses camarades de classe, de recevoir son diplôme d'études secondaires. La cérémonie avait eu lieu vendredi soir.

La veille, elle avait publié une photo d'elle sur sa page Facebook, joliment vêtue. Jonathan Mahautière est le seul à avoir commenté la publication, sur un ton admiratif.

«Sérieux c'est qui l'heureux gars qui sort avec toi?», a-t-il écrit.

Un fête privée

Selon une amie de la défunte, Mahautière aurait invité sa copine au motel samedi afin de célébrer son succès scolaire en privé. Mais la fête aurait mal tourné.

Vers 22h45, un appel a été fait au 911, priant les secouristes de se rendre rapidement au Chablis, où se trouvait une jeune femme en détresse.

Sur place, les ambulanciers ont trouvé l'adolescente ensanglantée, visiblement poignardée au thorax. Elle a rendu l'âme à l'hôpital.

Jonathan Mahautière a été arrêté rapidement. Il a été accusé de meurtre non prémédité, hier après-midi au palais de justice de Montréal, devant quelques proches. Le garçon au visage d'enfant - on a peine à croire qu'il est adulte - a comparu devant le juge de la cour du Québec Éric Downs.

Son avocate, Me Elfriede-Andrée Duclervil, a dit du jeune homme qu'elle venait de rencontrer à la détention qu'il était «traumatisé» par ce qui se passe.

Il restera détenu au moins jusqu'au 16 juillet, date de son retour devant le tribunal.

Mobile nébuleux

Il s'agit du 12e meurtre de l'année à Montréal, et le quatrième du seul week-end dernier. Un homicide dont le mobile reste nébuleux, tant pour la police que pour les amies de la disparue.

Celles-ci y voient peut-être une histoire de jalousie de la part du jeune homme.

«Elle était beaucoup plus mature que lui», note une amie, avant d'ajouter qu'elle doute que Mahautière ait vraiment voulu tuer sa petite amie.

«Je pense que c'est un accident. Ils se sont chicanés, il a eu de la rage et lui a dit: "t'es à moi". Et ç'a fini comme ça. Je suis sous le choc», raconte-t-elle.

En fait, lorsqu'on observe les pages Facebook des deux jeunes, le garçon paraît complètement obnubilé par sa copine: il commentait chacune de ses photos, lui demandait de publier des photos d'elle avec lui.

«Ils s'aimaient, mais ils n'étaient pas très, très proches non plus», ajoute l'amie, qui affirme que le jeune homme ne lui a jamais semblé bien méchant.

Réactions à l'école

À l'école Marguerite-De Lajemmerais, toutes les jeunes filles ne parlaient que du drame, hier.

«Ça nous touche vraiment. C'était une fille tranquille. Sa soeur jumelle est venue à l'école ce matin, mais elle n'a pas parlé beaucoup. La direction nous a remis des lettres pour nos parents, expliquant ce qui s'est passé, disant qu'on serait peut-être affectés par ça dans les prochains jours et que des services nous étaient offerts», raconte une élève.

Un petit groupe est allé déposer des fleurs devant le modeste motel, situé à quelques centaines de mètres seulement de l'école.