La défense a soulevé l'hypothèse qu'André Roy roulait peut-être plus vite que ce qui est allégué, lorsqu'il a foncé avec sa moto dans la voiture arrêtée de sa cliente, Emma Czornobaj, le 27 juin 2010.

C'est ce qui se dégage des questions que Me Marc Labelle a posées à Pauline Volikakis, mercredi matin, dans le procès qui se tient à Montréal.  Sa cliente, Mme Czornobaj, est accusée de négligence criminelle et conduite dangereuse ayant causé la mort de deux personnes. La femme de 25 ans a arrêté sa voiture dans la voie de gauche de l'autoroute 30 Ouest, apparemment pour sauver une famille de canards qui déambulait sur l'autoroute. La moto conduite par André Roy, a percuté la voiture de la jeune femme. L'homme de 50 ans, et sa fille Jessie, 16 ans, qui était sa passagère sur la moto, ont péri. L'épouse de M. Roy et mère de Jessie, Pauline Volikakis, suivait sur sa propre moto. Elle a vu la collision, mais a pu freiner à temps. Elle a arrêté sa moto «derrière l'accident.» Selon son évaluation, les deux motos devaient rouler à environ 80 ou 85 km, car elle n'aime pas aller vite et soutient que son mari adaptait sa conduite à la sienne quand ils roulaient ensemble. 

Me Labelle remet l'évaluation de la vitesse en question. 

«Est-ce qu'il y a une possibilité que vous rouliez à une vitesse de 106 à 121 km\h, a demandé, Me Labelle?

«Je ne sais pas, je ne connais pas ça moi, mais à mes yeux, je crois qu'on roulait à 80-85 km\h. Mais on pouvait rouler à 90 ou 91. On ne conduisait pas vite.»

Est-ce que vous pouviez rouler entre 115 et 129 km\h avant de freiner, a ensuite demandé Me Labelle?

Mme Volikakis a répondu que non, car elle n'a pas freiné sec. 

Me Labelle a aussi demandé si elle roulait à 110 ou 115 km\h. Mme Volikakis a encore répondu par la négative.

L'avocat a finalement demandé à Mme Volikakis pourquoi elle et son mari roulaient dans la voie de gauche, plutôt que dans celle de droite.

«Parce que c'est comme ça», a-t-elle répondu.

Blessures mortelles 

Le jury a ensuite entendu le témoignage de la Dre Sylvie Dragon, qui a agi en tant que coroner. Elle a expliqué que les deux victimes étaient mortes de «polytraumatismes de la route.» 

Réal Dufour, un policier de la Sûreté du Québec qui est intervenu sur les lieux de la collision vers 19h35, a raconté qu'il avait vu la voiture accidentée, sa conductrice (l'accusée), les deux motos, les victimes, et des canetons qui se trouvaient proche du muret de ciment. Lui et un collègue ont mis Mme Czornobaj en état d'arrestation et l'ont amenée au poste. 

En contre-interrogatoire, il a dit que la limite de vitesse à cet endroit sur l'autoroute 30 était de 100 km\h, mais que le panneau de 90km\h n'était pas loin. 

Le procès se poursuit cet après-midi.