Le dentiste Mihran Dadourian admet qu'il a fait «une grosse erreur, une grosse faute déontologique» quand il a mis son pénis dans la bouche engourdie d'une patiente qu'il venait de traiter, le 1er octobre 2008. Mais il soutient qu'il n'y a pas eu d'acte criminel, car il s'agissait d'une relation consentante.

«Je ne suis pas violent, je ne suis pas un criminel», s'est défendu l'homme de 66 ans, hier, alors qu'il témoignait dans le cadre de son procès pour agression sexuelle en Cour du Québec.

M. Dadourian affirme que c'est la patiente qui l'a provoqué en tenant des propos salaces sur la circoncision et la taille de son pénis. Il admet qu'il a demandé à cette patiente si elle faisait des fellations. La femme lui aurait répondu par l'affirmative et précisé qu'elle demandait 60$.

Le dentiste n'avait que 40$ sur lui, mais il a promis de payer le reste plus tard. Selon le dentiste, il a été convenu de faire les plombages d'abord, et la fellation ensuite. Ce qui a été fait dans l'ordre. Il a éjaculé dans la bouche de sa patiente. Madame aurait alors dit que le service valait 80$ plutôt que 60$, puisqu'elle avait pris des risques. M. Dadourian a promis de payer le reste plus tard, et elle a quitté le cabinet.

M. Dadourian raconte que quelques jours plus tard, il a appelé la femme chez elle pour l'informer qu'il avait ses 40$. Elle lui a posé des questions sur son âge et sa taille, puis lui a raccroché au nez. Elle a porté plainte à la police et à l'Ordre des dentistes.

La version du Dr Dadourian diffère considérablement de celle de la patiente.

Celle-ci soutient que c'est le Dr Dadourian qui lui a fait des avances, et qu'il l'a agressée en rentrant son pénis par surprise dans sa bouche, après le traitement. Il aurait ensuite glissé 40$ dans son chemisier, avant de lui dire qu'il avait des amis prêts à payer 40$ pour le haut et 100$ pour le bas.

Le procès se poursuit demain, devant le juge Salvatore Mascia. Le dentiste est représenté par Me Pierre Poupart, et c'est Me Anne Aubé qui représente la Couronne.