Dogan Akkaya, ce Torontois accusé d'avoir fait craindre des actes terroristes sur un vol d'Air Transat qui s'en allait à Istanbul, dimanche, est envoyé en évaluation psychiatrique à l'Institut Philippe-Pinel pour 30 jours. 

L'homme de 25 ans aurait des problèmes psychiatriques et de consommation de marijuana, selon un de ses amis qui était présent à la Cour aujourd'hui, mais qui n'a pas voulu donner son identité. Selon cet homme, M. Akkaya s'en allait en Turquie pour rejoindre sa famille. «Ils l'avaient fait venir sous un faux prétexte. Ils voulaient le faire voir par un médecin en Turquie. Il a ces problèmes, il n'admet pas qu'il est malade», a indiqué l'ami. 

Les incidents qu'on reproche à M. Akkaya seraient survenus peu après le décollage du Airbus 330, dans lequel il prenait place avec plus de 300 autres passagers. L'appareil en provenance de Toronto a fait escale à Montréal, et est reparti à 18h35, dimanche. M. Akkaya aurait voulu se rendre aux toilettes, ce qui était interdit à ce moment. Fâché, il aurait lancé quelque chose comme : «Vous allez entendre bang bang et tout le monde va mourir.» Le comportement de M. Akkaya a inquiété les agents de bord. Avisé, le commandant a suivi les procédures prévues en pareil cas, et il a finalement décidé de ramener l'appareil à Montréal. M. Akkaya a été arrêté à l'aéroport et il a été accusé lundi à Montréal de menaces, harcèlement, incitation à craindre des activités terroristes et voie de fait. Une autre accusation concernant les mêmes événements devrait aussi être ajoutée, a-t-on appris aujourd'hui.

Évaluation

M. Akkaya revenait aujourd'hui devant le juge Jean-Paul Braun, pour subir son enquête sous cautionnement. Mais son avocat, Yves Gratton a d'abord demandé qu'il soit évalué par un représentant de l'Urgence psychosociale, au palais. Au terme de l'évaluation, la Couronne et la défense ont convenu qu'un examen psychiatrique était indiqué dans les circonstances. 

Lors de son passage devant le juge, aujourd'hui, M. Akkaya s'est un peu agité et a tenu des propos décousus. Il a parlé de rêves qu'il avait faits. Il a aussi dit qu'il était intelligent, qu'il faisait ce qu'il devait, et qu'il s'était excusé auprès du personnel. 

D'origine turque, M. Akkaya réside à Toronto depuis neuf ans, où il travaillerait dans la construction. Deux amis et son beau-frère étaient venus de Toronto pour assister à son audience. Selon eux, il n'a jamais eu de problème avec la justice auparavant. «Il n'a même jamais eu une contravention», a indiqué l'un d'eux.

Me Jean-Pascal Boucher, porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales, a indiqué que l'évaluation à laquelle sera soumis l'accusé vise à établir sa responsabilité criminelle au moment des faits.