C'est une peine de six ans de prison que la juge Josée Di Lallo a imposée jeudi à Yvan Granmaison. Alors qu'il avait les facultés affaiblies par l'alcool, la drogue et les médicaments, l'homme avait percuté un couple avec sa voiture, le soir du 21 février 2012, à Dollard-des-Ormeaux.

La femme, Ngan Wong Lee, 73 ans, est morte, tandis que son époux, Poom Juy Shuy, 72 ans, a été très gravement blessé. Il n'a jamais pu ressortir de l'hôpital à venir jusqu'ici. Une fracture du crâne a affecté ses capacités intellectuelles, et il attend une quatrième opération à une jambe. Il est en perte d'autonomie. Il ne sait pas que son épouse est morte, son entourage n'ayant pas voulu le lui annoncer.

Ce qui est particulier dans le cas de M. Grandmaison, c'est que les tests réalisés après son arrestation avaient révélé qu'il ne dépassait pas la limite permise d'alcool. Mais son comportement amorphe laissait croire qu'il était tout de même intoxiqué. Un agent évaluateur a alors fait d'autres tests, et il a été établi qu'il avait consommé du Seroquel (qui induit le sommeil), de la cocaïne et des méthamphétamines. Il a subi un procès, au terme duquel il a été déclaré coupable de conduite avec facultés affaiblies causant la mort et des blessures.

Le procureur de la Couronne, Dennis Galiatsatos, proposait d'imposer une peine de neuf ans, tandis que Me Alexandre Paradis, en défense, suggérait quatre ans et demi. La juge Josée Di Lallo a tenu compte des facteurs aggravants et atténuants pour calibrer la sentence. M. Grandmaison éprouve des problèmes de consommation depuis très longtemps. En 2001, il s'était d'ailleurs fait prendre à conduire avec les facultés affaiblies. Emprisonné depuis les événements en 2012, il a consommé de l'héroïne en détention, et a accumulé une dette de drogue de 1 800 $. Ce qui lui cause des problèmes, même dans l'aile de protection où il se trouve, a fait valoir son avocat. Il serait sobre depuis mai 2012 cependant. 

La juge retient que M. Grandmaison fait actuellement une prise de conscience et qu'il veut s'en sortir. Elle a aussi relevé que l'homme de 42 ans était resté sur place après la collision et avait appelé lui-même le 9-1-1. Il a des remords. La juge a voulu donner une peine dissuasive, mais qui tient compte aussi des possibilités de réhabilitation.