Le premier policier torontois à être traduit en justice sous des accusations criminelles à la suite des violentes manifestations contre la réunion du G20 à Toronto en juin 2010 a été acquitté, vendredi.

Le constable Glenn Weddell avait été accusé après que le journaliste Dorian Barton eut subi une fracture à l'épaule, le 26 juin 2010.

Il n'y avait toutefois pas suffisamment de preuves montrant au-delà du doute raisonnable que l'agent a renversé et frappé le journaliste, a tranché le juge Gregory Ellies.

«Dorian Barton n'a pu préciser où il avait été frappé, ni par qui ou avec quel objet, pas plus qu'il n'a pu indiquer quelle blessure en avait résulté, s'il devait en avoir subi une», a écrit le juge Ellies.

«Il est tout aussi incapable de se rappeler qui a frappé le premier», a-t-il poursuivi. Le mystère demeure entier, malgré les photos et les vidéos sur l'incident.

Dorian Barton s'était aventuré sur le terrain de l'Assemblée législative de l'Ontario durant une manifestation. Il a raconté, dans son témoignage, avoir été heurté par derrière alors qu'il photographiait des policiers à cheval.

Un autre témoin, Andrew Wallace, avait dit avoir vu M. Barton se faire prendre d'assaut par un agent, qui l'aurait frappé avec son bouclier et l'aurait renversé avant de le frapper avec son bâton.

Or, son témoignage a été «teinté de son animosité envers les policiers», a soutenu le juge Ellies, rappelant que M. Wallace avait été accusé, à tort, d'agression sexuelle il y a plus de quinze ans.

Le policier Glenn Weddell avait plaidé non coupable à des accusations de voies de fait ayant causé des lésions corporelles et voies de fait armées. Son avocat, Me Peter Brauti, a soutenu que le policier avait aidé Dorian Barton à se relever après que ce dernier eut trébuché et que c'était le seul contact qu'il avait eu avec lui.

M. Weddell a exprimé tout son soulagement à la sortie du tribunal, vendredi, affirmant que cette mise en accusation avait été difficile à vivre pour lui et sa famille.

«Tout ce que je veux, c'est retourner à ce que j'aime, c'est-à-dire patrouiller dans la ville», a-t-il déclaré.

Pour le président de l'association des policiers de Toronto, Mike McCormack, cette affaire a démontré l'existence de biais envers le corps policier.

«Nous en verrons encore beaucoup plus dans les autres procès à venir», a-t-il mentionné.

Dorian Barton avait été arrêté et accusé d'entrave au travail pour avoir empêché un policier d'accomplir ses fonctions et participé à une manifestation illégale, des accusations qui avaient été abandonnées peu de temps après.

L'agent Weddell ne se souvient cependant pas d'avoir rencontré M. Barton ce jour-là, et il a dû visionner les vidéos pour se remémorer le déroulement de la journée.

Babak Andalib-Goortani, l'autre policier accusé à la suite des manifestations du G20, devrait se présenter en cour la semaine prochaine. Deux accusations de voies de fait armées pèsent contre lui.