Richard Henry Bain, accusé de l'attentat mortel du Métropolis, veut se défendre lui-même. C'est ce qu'il a répété plusieurs fois cet après-midi, après que le juge eut accepté que son avocate, Elfride Duclervil, se retire du dossier.

«J'ai le meilleur avocat: Jésus-Christ», a tonné l'accusé en montrant une bible.

Me Duclervil, employée permanente de l'Aide juridique, ne peut plus représenter M. Bain parce qu'il est jugé non admissible en raison de revenus trop élevés. M. Bain, retraité, exploitait une petite pourvoirie dans la région de Labelle au moment des événements. Il se dit sans le sou, bien qu'il délcare des revenus d'environ 36 000 $ par année. Lors de la dernière audience, il a fait valoir que, si on lui enlevait son avocate, il allait se défendre lui-même et exigerait toute la preuve en anglais. «Vous direz ça à Mme Marois. Ça va coûter cher», avait-il lancé d'un ton narquois.

L'idée que M. Bain se défende lui-même n'emballe manifestement pas le juge Jean-Paul Braun. L'accusé de 62 ans a été déclaré apte à être jugé, mais son attitude est souvent désordonnée, comme on a pu le voir lors de ses comparutions. Encore aujourd'hui, il s'est plaint notamment qu'on ne respectait pas ses droits d'anglophone en prison. Il allègue qu'on l'a empêché d'appeler son avocate et d'envoyer des lettres aux médias et aux gouvernements. Parmi ces lettres, il y en a une pour Mme Marois.

Rappelons que M. Bain fait face à 16 accusations relativement à l'attentat survenu le soir des élections, le 4 septembre dernier, à l'extérieur du Métropolis, où l'on célébrait la victoire du Parti québécois et de sa chef, Pauline Marois. M. Bain est notamment accusé du meurtre prémédité du technicien de scène Denis Blanchette, de tentatives de meurtre à l'endroit de trois autres personnes, de voies de fait graves, d'incendie criminel et de possession d'armes prohibées.