Omar Bulphred, déjà condamné et emprisonné par le passé pour des attentats à caractère antisémite au nom du «jihad islamique», doit purger une nouvelle peine de six mois de prison depuis hier, en plus d'être assujetti à une multitude de conditions dès sa libération.

Contre toute attente, celui qui a longtemps été considéré comme un être «attaché à une idéologie justifiant la violence» a plutôt été décrit, fait nouveau, comme un être souffrant du syndrome d'Asperger, «vivant dans son monde à lui», conscient de sa situation et dont la réhabilitation est possible. Le matin même, Omar Bulphred avait écrit à la juge pour exprimer ses remords, sa fierté de vivre au Québec depuis l'âge de 10 ans et son «souhait de retrouver la voie de la réinsertion sociale».

Retour en cour

Le jeune Montréalais, détenu à titre préventif depuis juillet dernier, était de retour en cour hier devant la juge Louise Bourdeau pour répondre à neuf chefs d'accusation (rupture d'engagement, menaces de mort et avoir rôdé à cinq reprises sur une propriété privée) auxquels il a plaidé coupable. La peine à laquelle il a été condamné sur-le-champ était une suggestion commune de la Couronne et de la défense.

À sa sortie de prison, il sera en probation pour trois ans, devra se soumettre à un suivi psychiatrique et n'aura pas le droit de posséder d'armes, de munitions ni d'explosifs.

Bulphred, qui a de lourds antécédents criminels et de violence, avait été condamné à sept ans de prison en 2009 notamment pour un attentat au cocktail Molotov contre une école hassidique d'Outremont et un attentat raté contre un centre communautaire juif, attaques commises avec un complice. Il projetait aussi d'enlever un Montréalais et de l'égorger, selon ce qui aurait été capté lors d'écoutes électroniques.

Libéré en juin 2012, Bulphred n'a pas eu le loisir de goûter longtemps à la liberté puisqu'il a été arrêté un mois plus tard, après avoir été surpris à rôder sur une propriété et avoir menacé un citoyen.