«Ça ne devrait pas arriver! C'est inacceptable!», s'insurge Meriem Robai. C'était la commotion ce matin chez les voisins de Roger Roch et de sa femme Melita. Les deux octogénaires à la santé très fragile ont été retrouvés morts dans leur maison cette semaine, probablement plusieurs semaines après leur décès.

Selon plusieurs voisins, les deux aînés étaient suivis par leur Centre local de services communautaires (CLSC) en raison de leurs problèmes de santé. Au mois de juillet, les ambulanciers avaient dû défoncer la porte pour prêter main forte à la femme de 86 ans, dans un piteux état. Depuis, des intervenants du CLSC seraient passés à deux reprises à leur résidence de l'avenue Roche-sur-Yon, mais seraient repartis sans réussir à leur parler, selon les voisins.

Une enquête «approfondie» sur ce drame a été lancée ce matin par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l'Est-de-l'île-de-Montréal, qui chapeaute le CLSC d'Anjou. Le CIUSSS a toutefois refusé de nous accorder une entrevue.

« Mourir tout seul de même, les deux... », lâche Kevin Laframboise, leur voisin depuis quatre décennies. « C'est malheureux. Le CLSC devait les surveiller. Ils devaient savoir que si ça ne répondait pas et qu'ils étaient malades qu'il fallait appeler la police », dénonce-t-il. Le couple n'avait ni famille proche ni amis pour prendre soin d'eux, selon les voisins.

Chantal Legault était encore sous le choc ce matin. C'est elle qui a appelé le 911 mercredi après avoir consulté ses autres voisins inquiets. Ceux-ci avaient remarqué qu'aucun sac d'ordures n'avait été déposé depuis un moment. Ils croyaient toutefois que le couple pouvait se trouver à l'hôpital.

Pour en avoir le coeur net, Chantal Legault est allée voir le courrier de ses voisins. Tétanisée, elle a aperçu une nuée de mouches collées à la fenêtre près de la carte. « C'est comme si je voyais la mort », raconte-t-elle, en montrant ses frissons sur les bras. « Tu sais qu'il y a un cadavre de l'autre bord... », résume-t-elle.

Des centaines de mouches étaient toujours visibles ce matin sur toutes les fenêtres de la résidence située juste en face de l'autoroute Métropolitaine, près de l'Autoroute 25.

Aucun élément criminel n'a été découvert sur les lieux par les policiers. Le coroner sera en mesure de faire la lumière sur les circonstances de ces deux décès.

Photo Patrick Sanfaçon, La Presse

Des centaines de mouches étaient toujours visibles ce matin sur toutes les fenêtres de la résidence située juste en face de l'autoroute Métropolitaine, près de l'Autoroute 25.

Photo Patrick Sanfaçon, La Presse

Chantal Legault était encore sous le choc ce matin. C'est elle qui a appelé le 911 mercredi après avoir consulté ses autres voisins inquiets.