La jeune femme tuée dimanche à Saint-Isidore, en Montérégie, avait tenté à plusieurs reprises de sortir d'une relation de couple « toxique » avec celui qui est accusé du meurtre, a raconté hier son père.

Dans le rang Saint-Simon, un chemin calme entouré par les champs, les cordons jaunes du barrage de police détonnaient. Devant la maison de briques rouges, des fleurs ont été déposées par les proches de Kim Racine, 24 ans.

Kim « était une fille avec beaucoup d'énergie, toujours souriante », a affirmé son père, Éric Racine, venu se recueillir avec son fils devant le lieu du drame. Mais la jeune femme était depuis quelques années dans une relation de couple « instable » avec l'homme accusé de l'avoir tuée, Eugène Morin.

« Ce n'était pas une relation facile », a déploré M. Racine. Le couple s'était séparé à plusieurs reprises et se rabibochait chaque fois, pour se séparer de nouveau, a-t-il précisé. « Et ainsi de suite... »

TOUT UN CHOC

Après leur dernière rupture, Kim Racine est allée vivre chez un ami. C'est dans cette maison qu'elle a été retrouvée par les agents du Service de police de Châteauguay dimanche, à la suite d'un appel d'urgence. Elle est morte plus tard à l'hôpital d'un arrêt cardiorespiratoire.

Éric Racine a confié hier avoir l'impression qu'Eugène Morin était« un beau parleur et un manipulateur ». Kim Racine a tenté à plusieurs reprises de sortir de sa relation « toxique » avec l'accusé.

« Il arrivait toujours à la ravoir. »

Arrivé de Halifax, d'où il est parti en urgence après avoir reçu l'appel lui annonçant la mort de sa fille, M. Racine a vécu tout un choc en apprenant que sa fille avait été victime d'un meurtre. « On pensait à un accident... », a-t-il raconté.

Eugène Morin a été arrêté et a comparu lundi au palais de justice de Valleyfield. Il est accusé de meurtre au deuxième degré (non prémédité) et demeurera en détention en attendant son retour devant le tribunal.

Au moment d'écrire ces lignes, très peu de détails avaient été divulgués par les autorités sur les circonstances de la mort de Kim Racine. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales a indiqué à La Presse que le dossier restait confidentiel pour le moment.

UN ACCUSÉ AU LOURD PASSÉ

Âgé de 36 ans, Eugène Morin a déjà séjourné en prison à la suite de plusieurs accusations de possession et de trafic de drogue. Sa condamnation la plus récente date de juillet 2017. Il avait également plaidé coupable en 2016 à des accusations de possession non autorisée d'une arme à feu.

Le drame survenu dimanche n'est pas sans rappeler le meurtre de Cheryl Bau-Tremblay, 28 ans, tuée par son conjoint à Beloeil alors qu'elle était enceinte, en 2015. En 2017, Daphné Huard-Boudreault est morte à l'âge de 18 ans. Son ex-copain est maintenant accusé de meurtre prémédité.

Endeuillé, le père de Kim Racine a exhorté hier les femmes et hommes emprisonnés dans des relations malsaines à « faire attention ». « On ne sait jamais ce qui va arriver à la fin, a-t-il dit. Et on le voit, présentement, ce qui peut arriver. »

Photo Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

Kim « était une fille avec beaucoup d'énergie, toujours souriante », a affirmé hier son père, Éric Racine, venu se recueillir devant le lieu du drame.