Un délinquant dangereux tué en prison

Le suspect principal du meurtre d'un délinquant dangereux au pénitencier de Sainte-Anne-des-Plaines la semaine dernière est le meurtrier Christian Pépin, a appris La Presse. L'homme de 35 ans, récemment condamné à la prison à vie pour les meurtres de sa mère et de sa grand-mère, a été arrêté par la Sûreté du Québec (SQ) et pourrait comparaître cette semaine.

Sa victime n'était pas un enfant de choeur : Keven Paillé avait été déclaré délinquant dangereux, étiquette réservée aux pires criminels. Extrêmement violent, il avait été condamné l'automne dernier à une peine à durée indéterminée pour une agression gratuite sur deux hommes à Trois-Rivières. Le détenu de 36 ans a été trouvé mort à l'établissement Archambault, jeudi soir.

Ce ne serait pas la première fois que Christian Pépin s'en prend à un codétenu. Il a été impliqué dans des agressions ou des altercations en prison en 2009, 2011 et 2015, selon une décision de la Commission des libérations conditionnelles du Canada, qui évoquait sa « propension à la violence ».

Le mois dernier, il a été accusé d'avoir menacé de mort et d'avoir battu avec une arme un codétenu coupable d'agression sexuelle. Cette agression serait survenue le 15 février dernier, deux semaines avant qu'il ne plaide coupable au double meurtre de sa mère et de sa grand-mère qui souffrait d'alzheimer.

Pépin avait alors mentionné devant la cour avoir commis ce crime. « Présentement, je fais du temps très dur, je suis avec des pédophiles, des crisse de vidanges. Il y a 10 jours, j'ai essayé de tuer mon codétenu, justement parce que je viens de sauter une fuse par rapport à ce que j'ai vécu pendant des années », avait-il déclaré à la cour.

Christian Pépin était pratiquement incontrôlable au moment de plaider coupable devant le juge Marc David. Il avait explosé de colère à plusieurs reprises et menacé de mort des membres de sa famille dans la salle. « Je vous souhaite une amorce de guérison », avait conclu le juge, à la fin de l'audience, alors que Pépin était escorté à l'extérieur, vociférant contre les pédophiles.

Mais Keven Paillé a lui aussi déjà attaqué des codétenus. En 2011, il avait frappé un homme à coups de poing et coups de pied en affirmant avoir le goût de le tuer. Il avait participé à une émeute en prison une semaine plus tard. À sa sortie de prison, il avait menacé sa mère de la « découper en rondelles et de la pendre au bout d'un clocher ».

« Au cours des 10 dernières années, les actes d'agression de l'accusé sont nombreux, violents, souvent armés, notamment au couteau et sans mobile apparent. [...] L'accusé s'en prend violemment, sans motif réel et connu, et sans retenue à n'importe qui; colocataires, mère, frère, codétenus et même étrangers », conclut le juge Jacques Trudel dans sa décision pour le déclarer délinquant dangereux, en septembre 2017.

Keven Paillé avait poignardé « sournoisement » avec un couteau à steak deux hommes qui parlaient simplement avec sa mère dans le corridor d'un immeuble de Trois-Rivières, le 1er septembre 2014.