Le bar Lucky 7, dans lequel un homme a ouvert le feu au hasard, blessant une jeune femme en janvier dernier, pourrait bientôt devoir être fermé pour une vingtaine de jours. Le dossier du bar de la rue Jarry, dans le quartier Saint-Michel, devait faire l'objet d'audiences à compter de lundi devant la Régie des alcools, des courses et des jeux, mais au moment où les procédures devaient débuter, les deux parties ont annoncé la conclusion d'une entente.

Le propriétaire de l'établissement a accepté que ses permis d'alcool et autres soient suspendus pour une période de 22 jours. L'entente inclut également trois journées durant lesquelles le bar a été fermé au lendemain des événements. Le propriétaire a aussi accepté de signer un engagement volontaire pour prévenir tout acte de violence futur dans son établissement. Les juges administratifs Yolaine Savignac et Me Jean Lepage ont pris la cause en délibéré et rendront leur décision dans les prochains jours.

Questionnés par Me Lepage, deux policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qui devaient témoigner, une enquêteuse de la section Moralité et un enquêteur de la section Crimes de violence (CDV) de la division Nord du SPVM ont qualifié l'entente de « satisfaisante » pour le service.

Dans l'avis de convocation envoyé au propriétaire du bar après les événements du 26 janvier dernier, la Régie énumère une série d'incidents survenus dans l'établissement, dont la découverte de deux bâtons télescopiques en février 2017 et une bagarre à coups de couteau de type exacto qui a fait un blessé en décembre 2017.

Les policiers se sont rendus au Lucky 7 à 22 reprises en à peine 10 mois en 2017, pour des actes de violence et des clients trop éméchés.

Vers 2 h le 26 janvier dernier, un homme est entré dans le bar Lycky 7 et a ouvert le feu de façon aléatoire, blessant à un bras une femme de 25 ans qui, vraisemblablement, a été victime d'un ricochet. Dépêchés sur place, les enquêteurs ont trouvé quatre douilles et trois projectiles. Les témoins présents n'ont pas voulu collaborer. En revanche, les policiers ont saisi des images filmées par les caméras de surveillance de l'établissement.

Amine Mohammed Khabbaz, 24 ans, a été identifié peu après comme un suspect potentiel et a fait l'objet d'un avis de recherche. Il a été arrêté le 25 mars dernier et accusé le lendemain, au palais de justice de Montréal, de possession d'une arme et d'agression armée infligeant des lésions corporelles. L'homme de 24 ans est toujours détenu depuis son arrestation et son enquête sur remise en liberté a été fixée au 24 mai prochain. Khabbaz a plusieurs antécédents judiciaires pour possession et trafic de stupéfiants, possession d'arme, vol qualifié, voies de fait, agression armée, entrave, méfaits, vol et non-respect de condition.

Selon nos informations, c'est à la suite d'une dispute que le suspect aurait fait irruption dans le bar et ouvert le feu au hasard. Cet événement ne serait pas lié au crime organisé ou aux gangs de rue.

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PHOTO COURTOISIE

Amine Mohammed Khabbaz