Un Canadien soupçonné par des villageois d'avoir assassiné une guérisseuse traditionnelle aurait été lynché par une foule en colère, jeudi, au Pérou. Or, la police nationale croit que le Canadien a peut-être été identifié à tort comme l'auteur du meurtre, rapportent des médias péruviens, dimanche.

Une vidéo choquante qui circule depuis jeudi montre un homme se faire lyncher, battre, traîner dans la boue, puis passer une corde autour du cou jusqu'à ce qu'il ne bouge plus et soit pendu. L'homme serait Sebastien Paul Woodroffe, un Canadien, et la vidéo aurait été tournée dans un village du Pérou.

Quelques heures plus tôt, Olivia Arévalo Lomas, une militante des droits de la personne de la nation Shipibo-Konibo dans la région d'Ucayali, était assassinée par balles devant chez elle. Selon les médias locaux, Sebastien Paul Woodroffe a été identifié par des villageois comme le meurtrier de la guérisseuse, et ils ont décidé de se faire justice eux-mêmes.

Ottawa a affirmé qu'un Canadien avait été tué au Pérou et que sa mort était liée à l'assassinat allégué de la militante indigène Olivia Arévalo Lomas. Affaires mondiales Canada a dit assurer un soutien à la famille du Canadien, sans révéler son identité. 

Revirement de situation

Le Département des enquêtes criminelles de la police nationale a été chargé de l'enquête. Selon le quotidien La Républica, les enquêteurs se sont rendus dans la région où les deux meurtres ont eu lieu, dimanche. Ils ont déterré le corps de l'homme pour l'identifier formellement. La maison de la guérisseuse était passée au peigne fin, tout comme l'endroit où la scène horrible captée par vidéo s'est déroulée quelques heures plus tard. 

Toujours selon La Républica, les policiers auraient recueilli des versions différentes et contradictoires de témoins du meurtre d'Olivia Arévalo Lomas, remettant en doute l'implication du Canadien. L'enquête se poursuit.

- Avec La Presse Canadienne