L'accident dans lequel une piétonne a perdu la vie après avoir été happée avec son fils, dimanche, dans le stationnement d'un centre commercial de l'arrondissement Saint-Laurent, à Montréal, ravive le débat sur la conduite automobile des personnes âgées.

La femme de 44 ans marchait avec son garçon de 5 ans dans le stationnement lorsqu'une voiture conduite par une personne âgée de 90 ans les a happés. La dame a succombé à ses blessures à l'hôpital alors que l'enfant était toujours dans un état critique, lundi.

La porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal Caroline Chèvrefils a indiqué lundi que le conducteur avait été interrogé par les enquêteurs sur les lieux de l'accident et qu'il était sous le choc.

Une personne proche de la famille des victimes a soutenu que le père, qui était au chevet de son fils lundi, est un chanteur bien connu dans la communauté libanaise de Montréal.

L'accident a eu lieu dans le stationnement du centre commercial Village Montpellier, sur Côte-Vertu, près du collège Vanier.

Cette tragédie ramène le perpétuel débat sur la conduite automobile des personnes âgées. Des données de la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ) révèlent qu'à cause du vieillissement de la population, le nombre de conducteurs âgés a augmenté depuis cinq ans.

Le nombre de conducteurs de 90 ans et plus a plus que doublé, passant de 4405 en 2011 à 8434 en 2016. Si l'on met la barre à 85 ans, ce nombre est passé de 31 000 en 2011 à 49 000. Quelque 5,3 millions de Québécois détenaient un permis de conduire valide en 2016.

Gino Desrosiers, un porte-parole de la SAAQ, ajoute toutefois que chaque année, de 4000 à 5000 personnes âgées de plus de 75 ans décident d'elles-mêmes de déchirer leur permis parce qu'elles estiment ne plus pouvoir conduire de manière sécuritaire.

M. Desrosiers rappelle aussi que les personnes âgées doivent obtenir le feu vert de leur médecin et d'un optométriste avant de pouvoir renouveler leur permis, tous les cinq ans. À compter de 80 ans, ces bilans doivent même être établis tous les deux ans, et c'est un comité médical de la SAAQ qui prend la décision finale, à partir des évaluations présentées au dossier.

«Entre ces années-là, peut-être que la situation de santé du conducteur peut changer, et avec la collaboration des proches, ça peut emmener ces gens-là à réaliser qu'ils ne sont peut-être plus en mesure de conduire», ajoute M. Desrosiers.

Les conducteurs âgés peuvent aussi être soumis à certaines restrictions, par exemple une interdiction de conduire le soir ou l'obligation de porter des lunettes.