C'est à la fois le choc et le soulagement dans le village inuit d'Inukjuak, dans le Grand Nord québécois, alors qu'un jeune homme de 17 ans vient d'être arrêté et accusé du meurtre d'une adolescente de 14 ans cet été.

Le suspect, un résident d'Inukjuak, est aussi accusé de séquestration et d'agression sexuelle sur la personne de l'adolescente, dont le corps inanimé a été découvert le 22 juillet dernier dans un terrain vague tout près de son domicile. Elle avait été battue et violée.

L'adolescente, qui venait de terminer sa première année au secondaire et travaillait dans une garderie pour l'été, retournait vraisemblablement chez elle à pied après une soirée entre amis lorsqu'elle a été attaquée.

Sa mort, particulièrement violente, a créé une commotion dans le village inuit de 1700 personnes situé au bord de la baie d'Hudson. 

À l'époque, son père a lancé un appel à la vigilance dans les médias, invitant les jeunes de la communauté à ne pas sortir seuls. Sa mère a supplié, dans le journal local et sur Facebook, les membres de sa communauté de se manifester s'ils savaient quelque chose.

Trois mois plus tard, jeudi de cette semaine, un adolescent de 17 ans de la communauté a été arrêté et interrogé à Inukjuak par les policiers de la division des crimes contre la personne de la Sûreté du Québec. Une perquisition a été menée à son domicile. Il a été accusé vendredi de meurtre au premier degré lors d'une comparution téléphonique devant un juge.

Les proches de la victime poussent un long soupir de soulagement.  «Je n'ai pas de mots pour décrire mon soulagement», confie à La Presse le frère de la victime. Cet été il avait fait part sur le profil Facebook de sa soeur décédée de sa rage de savoir que son meurtrier «marchait toujours dans les rues d'Inukjuak».

Une amie de longue date de l'adolescente, Eva Moorhouse, connaît le suspect. Oui, dit-elle, c'est un choc que la police ait arrêté un membre de sa communauté. Mais «nous sommes heureux qu'ils aient trouvé le tueur», ajoute la jeune femme. «[Elle] était une bonne amie. Elle aimait beaucoup sa famille et ses amis. [Quand elle est morte], nous l'avons cherché pendant deux jours.»

Selon nos informations, la jeune victime et le suspect, que nous ne pouvons pas nommer parce qu'il est mineur, se connaissaient, mais n'entretenaient pas de relation amoureuse ou amicale. Ils ne sont pas membres d'une même famille.

Le suspect est actuellement détenu sous la responsabilité du Centre jeunesse. Il sera transféré à Amos pour la suite du processus judiciaire.

NDLR: En raison du fait que le suspect est d'âge mineur, la loi nous empêche d'identifier la victime.