Deux adolescents sont morts et deux autres sont dans un état critique à la suite d'un accident survenu vers 2h dans la nuit de dimanche à lundi. Ils étaient cinq garçons dans la voiture, tous mineurs, sur le boulevard Base-de-Roc, à Joliette, dans Lanaudière. Le conducteur n'avait que 15 ans, trop jeune même pour conduire accompagné. À un tournant abrupt, l'adolescent a perdu la maîtrise du véhicule, qui a violemment percuté un arbre.

L'entourage des cinq adolescents est sous le choc après cette tragédie. «Je ne comprends pas comment ç'a pu arriver», a lâché une amie d'enfance d'une des victimes qui a accepté de témoigner. La jeune fille de 14 ans ne parvenait pas à s'expliquer que ses amis avaient perdu la vie. En se réveillant lundi matin, sa mère lui a appris qu'il y avait eu un accident dans la ville voisine. «J'espérais que ce ne soit pas quelqu'un que je connais», a-t-elle raconté. En consultant les réseaux sociaux, elle a vite compris qu'elle les connaissait tous.

Le conducteur du véhicule s'en est sorti sans blessure grave. «Tout le monde se sent mal pour lui ici, a assuré la jeune fille, qui a passé la journée à discuter avec ses amis de la tragédie. Personne ne le blâme.» 

«On dirait que ça ne se peut pas»



L'adolescente, très proche du plus jeune garçon qui a succombé à l'accident, l'a décrit comme n'étant «pas le genre de gars à faire des mauvais coups». «Il était vraiment gentil et calme, a assuré la jeune fille, entre deux sanglots. Il aimait pêcher.» Les émotions se bousculaient alors qu'elle expliquait l'avoir rencontré quand ils étaient «jeunes». «Il m'avait déjà aimée», a-t-elle dit, se remémorant un amour d'enfance que la plupart oublient, mais dont elle se souviendra sûrement longtemps.

Elle connaissait aussi l'autre victime, le jeune homme de 17 ans, mais moins bien. Ce dernier avait un permis de conduire et son meilleur ami, contacté par La Presse, disait ne pas comprendre «pourquoi ce n'était pas lui qui conduisait, pourquoi c'était celui qui n'avait même pas de permis».

«On dirait que ça ne se peut pas, a-t-il péniblement articulé. On dirait que je vais pouvoir [le] texter tantôt et qu'on va se revoir... Mais ça n'arrivera pas.»

«Vraiment de bons gars»

L'adolescent de 15 ans passait «une journée comme les autres», lorsqu'il a appris la nouvelle par les réseaux sociaux, lundi matin. La veille, il était avec la bande de gars, les victimes de l'accident, chez l'un de ceux qui s'accrochent actuellement à la vie. Dimanche soir, «tout allait bien». «Je suis parti vers 11h [du soir] et on m'a dit que l'accident s'est passé quelques heures après», a témoigné l'adolescent.

«C'était vraiment de bons gars. Et là, j'ai perdu mon meilleur ami, et mon autre meilleur ami se bat pour sa vie...»

Deux passagers étaient encore dans un état critique au moment d'écrire ces lignes, lundi soir. Au moins l'un d'entre eux est dans le coma. 

«Il y avait plein de monde qui disait qu'il était mort [sur Facebook], alors j'ai appelé son père et il m'a dit qu'il est vivant, mais qu'il a plusieurs [fractures]», a-t-il affirmé, craignant qu'il en ressorte avec des séquelles «mentales ou physiques» permanentes. «J'arrive pas à y croire, a exprimé le jeune homme. Depuis ce matin, j'en shake.»

Lavaltrie sous le choc

Sur les réseaux sociaux, les messages de soutien affluent. Les groupes d'adolescents à Lavaltrie, eux, se serrent les coudes, sous le choc d'un tel drame. Les victimes résidaient dans cette ville de Lanaudière de 13 000 habitants. «On se parle entre nous depuis ce matin, on les connaissait tous», a témoigné la jeune amie d'une des victimes. «Tu vas t'en sortir», «Tu es capable de survivre», lisait-on sur le fil Facebook de l'adolescent dans le coma. Sa mère a affirmé sur le réseau social que le garçon passait des examens, en début de soirée.

Selon la Sûreté du Québec, la vitesse pourrait être en cause dans cette tragédie et des accusations pourraient être portées contre le conducteur, qui ne détenait pas de permis de conduire.

Aucun nom ne peut être dévoilé, compte tenu de l'âge des victimes et de celui de leurs amis qui ont témoigné.