La meurtrière Karla Homolka a obtenu la permission de faire du bénévolat à l'école primaire de ses enfants, à Montréal, selon le réseau de télévision City.

Le service de nouvelles de la station montréalaise du réseau soutient que Mme Homolka, condamnée à 12 ans de prison en 1993 pour homicide, a notamment supervisé une sortie scolaire et a emmené son chien en classe pour interagir avec les élèves.

Des images diffusées par City News montrent Mme Homolka venue reconduire mardi ses enfants dans une école chrétienne privée de l'arrondissement de Notre-Dame-de-Grâce. Un porte-parole de l'Église adventiste du septième jour, qui gère l'école privée, a précisé à City News que Mme Homolka n'était pas une bénévole «régulière» et qu'elle n'était pas autorisée à demeurer seule avec les enfants - une tâche qui aurait requis une vérification des antécédents criminels.

Les autorités de l'école n'ont pas répondu aux demandes d'entrevue de La Presse canadienne.

Au début des années 1990, Karla Homolka et son mari de l'époque, Paul Bernardo, avaient été condamnés en Ontario relativement au viol et au meurtre de deux adolescentes, Kristen French et Leslie Mahaffy, âgées respectivement de 15 et 14 ans. À l'issue du procès, Paul Bernardo a été condamné à la prison à vie et déclaré délinquant dangereux.

Sa femme, qui avait conclu une entente avec la Couronne, a plaidé coupable à l'accusation réduite d'homicide et a été condamnée à 12 ans de prison. Karla Homolka avait alors expliqué aux enquêteurs que Paul Bernardo l'avait forcée à devenir complice des meurtres, mais la preuve vidéo au procès a ensuite démontré qu'elle avait joué un rôle beaucoup plus actif dans les crimes.

Un avocat qui a représenté les familles des deux victimes a soutenu mercredi que les French et les Mahaffy ont toujours du mal à encaisser le fait que Mme Homolka semble couler une vie normale avec son nouveau mari et leurs enfants. «C'est le genre de plaisirs que ces familles ne pourront plus vivre, à cause de la participation de Karla Homolka dans les meurtres de leur fille», a rappelé Me Tim Danson, en entrevue téléphonique.

Mme Homolka a été libérée en 2005 après avoir purgé la totalité de sa peine de 12 ans de prison, et elle a depuis changé de nom à plusieurs reprises. On a appris en octobre 2014, au procès d'un autre tueur, Luka Rocco Magnotta, qu'elle s'était installée au Québec avec son nouveau mari, Thierry Bordelais.