Un appareil d'Air Canada assurant la liaison entre la Jamaïque et Toronto a dû faire une escale imprévue en Floride, lundi soir, lorsqu'un passager ontarien est devenu particulièrement agressif.

D'après les autorités, Brandon Michael Courneyea a menacé les agents de bord avec des cafetières contenant des boissons chaudes, et il a même tenté d'ouvrir une porte de la cabine, en plein vol - ce qui n'est pas possible.

Selon la plainte au criminel, M. Courneyea a été finalement maîtrisé par le personnel de bord et par des passagers, qui l'ont maintenu en place dans un siège à l'aide d'attaches de plastique. L'appareil a alors été dérouté vers Orlando, en Floride, où des policiers fédéraux américains l'attendaient. Selon la station WFTV d'Orlando, le FBI a été prévenu vers 19 h 30 lundi soir.

Les enquêteurs ont indiqué que M. Courneyea, âgé de 33 ans, d'Amherstview, hurlait à la tête des passagers parce qu'«ils le regardaient». Il aurait par la suite saisi des cafetières et menacé le personnel, avant de déclarer «qu'il suffirait d'un seul homme pour faire écraser l'avion». Il se serait ensuite dirigé vers une porte arrière de la cabine et aurait commencé à soulever la manette d'ouverture, avant que l'on stoppe son geste.

La porte-parole d'Air Canada, Isabelle Arthur, a cependant précisé mercredi qu'il est impossible d'ouvrir une porte de cabine en plein vol. Elle a par ailleurs souligné que le personnel de bord avait suivi la procédure prévue pour gérer une telle situation.

Un homme «bon et aimant»

Des policiers fédéraux américains ont finalement arrêté M. Courneyea à Orlando, où il devra faire face à plusieurs chefs d'accusation. La plainte au criminel indique que le prévenu a été arrêté pour voies de fait ou intimidation sur un agent de bord, et entrave à leur travail. Les allégations n'ont pas été prouvées en cour.

Amy Filjones, porte-parole du bureau du procureur général des États-Unis en Floride, a indiqué que Brandon Courneyea, qui était toujours détenu mercredi, devra comparaître au tribunal pour prendre connaissance des chefs d'accusation qui sont portés contre lui. Mme Filjones n'a pas voulu se prononcer sur son éventuelle libération sous caution par la suite.

Jointe au téléphone par La Presse canadienne, sa femme, Amanda Courneyea, a indiqué qu'elle ne reconnaissait pas son mari - un homme «bon et aimant, tout le monde vous le dira». Selon elle, M. Courneyea s'était rendu en Jamaïque la semaine dernière pour réaliser un vieux rêve. Il était parti seul parce que le couple a cinq enfants, dont certains nécessitent des soins particuliers et ne peuvent être laissés derrière.

C'est Mme Courneyea qui aurait insisté pour que son mari réalise enfin ce vieux rêve de s'offrir des vacances en Jamaïque. Mais son voyage de rêve s'est rapidement transformé en cauchemar, selon elle: Brandon Courneyea lui aurait dit que sa vie était menacée en Jamaïque. Elle aurait alors pris les arrangements pour le faire rentrer lundi dernier plutôt que vendredi prochain.

Selon la plainte au criminel, M. Courneyea a commencé à s'énerver peu de temps après le décollage. Les agents de bord ont demandé au passager turbulent de s'asseoir à l'arrière de l'appareil, mais il s'est mis à arpenter les allées de façon erratique, selon la plainte.