Une enquête criminelle a été ouverte par le Service de police de Montréal pour tenter d'élucider les causes du violent incendie qui a rasé un bâtiment patrimonial et un immeuble voisin, aujourd'hui dans le quartier chinois.

L'incendie a pris naissance autour de 11 h 20 dans un bâtiment faisant l'objet de travaux, situé à l'angle des rues Viger et Saint-Laurent. Pas moins de 125 pompiers sont sur place pour tenter de maîtriser les flammes. Le bâtiment est l'édifice Robillard qui a hébergé le premier cinéma du Canada.

«On est en mode défensif pour freiner la propagation», a indiqué le chef aux opérations du SIM, Yvon Daunais.

Le feu s'est rapidement propagé pour s'étendre à la totalité du bâtiment de plusieurs étages. Les commerçants voisins, nombreux, ont été évacués. Les pompiers dépêchés sur place ont érigé un imposant périmètre autour de la structure en flammes.

Malgré leurs efforts, le feu s'est propagé à un immeuble voisin de trois étages qui abrite une bijouterie et un café. L'édifice est une perte totale. Une pelle mécanique a été dépêchée sur place pour abattre la façade qui menace de s'effondrer.

Le bâtiment était vacant lorsque l'incendie s'est déclaré. Les pompiers ne disposent pas d'informations permettant de croire qu'une personne manque à l'appel.

Des petites déflagrations ont été entendues, laissant croire que des petites bonbonnes de propane pourraient s'être trouvées dans l'immeuble.

Le panache de fumée noire est visible à des kilomètres à la ronde.

Le bâtiment est jugé à risque par le Service incendie: plusieurs planchers étant manquants et des murs dénudés. Ceci pourrait avoir contribué à la propagation rapide des flammes, a évalué le chef aux opérations, Yvon Daunais. 

L'enquête a été confiée au SPVM devant l'incapacité des pompiers de trouver la cause du sinistre. Les enquêteurs doivent se rendre sur place demain matin pour entreprendre leurs analyses. Ils doivent rencontrer le propriétaire.

Les personnes interrogées sur place n'avaient pas l'air de savoir ce qui s'était passé. Plusieurs badauds immortalisaient la scène avec leur téléphone cellulaire.

Cet employé d'une compagnie de remorquage dit avoir vu quelque chose de suspect tout juste avant le début de l'incendie. «J'étais de l'autre bord de la rue et j'ai vu un vieil homme sortir en vitesse par une porte derrière le bâtiment. Le feu a commencé tout de suite après», a raconté Victor, qui est allé rapporter ce qu'il a vu aux policiers.

Un peu plus loin, Rafael, le propriétaire d'un café voisin retenait son souffle en attendant de voir si son commerce était touché par les flammes ou la fumée.

Pour l'heure, les sirènes continuent de résonner dans la ville et les pompiers combattent le violent sinistre.

Le SPVM a fermé l'avenue Viger à la circulation entre Saint-Denis et Saint-Laurent. Une partie de la sortie Saint-Larent de l'autoroute Ville-Marie (A720) est aussi fermée pour éviter que les automobilistes se trouvent sur Viger. Le tout afin de permettre aux pompiers d'opérer.

Plusieurs employés de la construction ont assisté en direct à la naissance du brasier.

C'est le cas de Farez, qui a d'ailleurs filmé le bâtiment au tout début, alors qu'une fumée dense s'échappait. «C'est clair que c'est un accident puisque l'immeuble est en rénovation», avance-t-il.

Pour cet agent en santé et sécurité au travail de la construction, davantage de prévention pourrait permettre d'éviter de tels incidents. «C'est plate à dire, mais il manque de gens comme nous dans ces cas-là», souligne Daniel Ouellette.