Le client d'un dépanneur de Montréal-Nord a été violemment battu mercredi soir parce que ses agresseurs l'auraient confondu avec un policier du secteur.

Selon nos informations, les événements seraient survenus vers 22 h dans un dépanneur situé rue Pascal, près de la rue Jubinville, en plein coeur du secteur de Montréal-Nord surnommé le Bronx.

La victime, un homme, aurait été frappée à plusieurs reprises par au moins trois individus, et certains coups auraient été portés avec l'aide d'une chaîne. À la fin de l'agression, l'un des suspects aurait même exhibé la crosse d'un revolver.

Durant l'attaque, l'un des agresseurs aurait lancé au client qu'il le reconnaissait, qu'il était un policier en civil. Il semble, selon nos sources, que les suspects aient pu confondre le citoyen avec un patrouilleur en solo du poste de quartier 39, qui dessert l'arrondissement de Montréal-Nord.

La victime aurait été sévèrement rossée et a été transportée à l'hôpital. Les suspects auraient pris la fuite et, aux dernières nouvelles, ils n'auraient pas été arrêtés. Un employé du dépanneur a dit à un journaliste de TVA que les images des caméras de surveillance ont été remises aux policiers. Pour le moment, on ne possède aucune description des suspects.

On ignore les moyens mis en oeuvre par le SPVM pour les retrouver, puisque le service, étonnamment, a refusé de révéler quoi que ce soit, pas même les informations factuelles, sur cette affaire qui s'ajoute à une série d'événements qui ont exacerbé les tensions dans Montréal-Nord ces dernières semaines.

Le 31 mars, un homme de 47 ans, Jean-Pierre Bony, est mort après avoir reçu une balle de plastique tirée par les policiers lors d'une frappe menée contre de présumés vendeurs de marijuana dans un immeuble de la rue Arthur-Chevrier.

Le 6 avril, des manifestants ont vandalisé le poste de quartier 39 et quelques commerces après une marche pour dénoncer la mort de Jean-Pierre Bony.

Le 15 avril, La Presse a révélé que la haute direction du SPVM a interdit à ses policiers d'effectuer des arrestations de suspects à l'intérieur des limites de Montréal-Nord, et leur a demandé d'attendre qu'ils en sortent pour les appréhender, dans le cadre d'une enquête visant des membres d'un gang de rue.

La Fraternité des policiers et policières de Montréal estime totalement intolérable toute forme d'intimidation dirigée contre ses membres, à plus forte raison si des citoyens en font les frais.