Le pilote de l'avion qui s'est écrasé mardi, Pascal Gosselin, a été formé pour piloter les appareils Mitsubishi MU-2B il y a un an, mais il devait suivre sa requalification ce week-end, a indiqué vendredi matin le Bureau de la sécurité des Transports du Canada (BST).

« Le MU-2 a un historique d'appareil non sécuritaire, vous avez tous eu la rumeur », a affirmé en point de presse l'enquêteur principal du BST responsable de l'enquête, André Turenne.

« À la suite de recommandations qui ont eu lieu dans le passé à la suite d'un nombre important d'accidents, Mitsubishi a mis en place un système de reclassification et de formation spécifique. Là, on va voir si ce processus-là de requalification était un enjeu », a-t-il ajouté.

Ce dernier a indiqué que le processus de requalification a été mis en place par la compagnie Mitsubishi il y a environ 7 ou 8 ans. « Mitsubishi est allé une longueur d'avance avec ça », a dit M. Turenne. 

Comme le veulent les règles, les pilotes du Mitsubishi MU-2B avaient déposé un plan de vol avant leur départ de l'aéroport de Saint-Hubert. Les dossiers d'entretien de l'aéronef et de la formation des pilotes seront scrutés à la loupe, a annoncé le BST.

C'est la tour de contrôle de Moncton qui a autorisé les pilotes à atterrir mardi midi, a révélé le BST lors de son deuxième point de presse depuis son arrivée dans l'archipel.

PHOTO FOURNIE PAR LE BST

Des enquêteurs du BST sur les lieux de l'écrasement

L'avion bientôt prêt à être enlevé du site

L'enquête terrain du Bureau de la sécurité des Transports (BST) tire à sa fin. La carcasse sera soulevée cet après-midi afin que les enquêteurs puissent examiner le ventre de l'appareil. Il sera ensuite sectionné puis chargé dans un conteneur qui sera expédié en bateau au laboratoire de BST à Ottawa.

Cette délicate opération pourrait prendre quelques jours.

Une fois à Ottawa, l'aéronef fera alors l'objet d'analyses plus poussées. Le BST a pu confirmer qu'un appareil GPS muni d'un enregistreur vocal se trouve bel et bien dans le cockpit, mais il n'a pas encore été récupéré par crainte de l'abimer.

Impossible, pour l'instant, de savoir si les pilotes ont communiqué avec les autorités de la circulation aérienne avant l'écrasement.

« Les approches et les atterrissages sont des étapes de vol durant lesquelles il se produit un grand nombre d'accidents. L'enquête prêtera une attention particulière à cet enjeu qui figure sur la liste de surveillance du BST », a souligné André Turenne.

L'épave et les débris sont circonscrits dans une aire de 150 mètres par 150 mètres. Selon les analyses du BST, l'aéronef s'est immobilisé à environ 91 mètres du point d'impact initial, au milieu d'un champ du village d'Have-aux-Maisons. Heureusement, les maisons environnantes n'ont pas été percutées.

« Les évaluations préliminaires semblent indiquer que l'aéronef avait une légère assiette cambrée et que les ailes étaient presque à l'horizontale au moment de l'impact. Il faudra faire une analyse plus évoluée de l'assiette au moment de l'impact. On croit aussi que les moteurs fonctionnaient au moment de l'impact », a précisé M. Turenne.

Ce tragique accident a fauché à la vie à sept personnes, dont le chroniqueur politique Jean Lapierre. Ce dernier voyageait aux Îles-de-la-Madeleine en compagnie de sa conjointe, sa soeur et deux frères afin de préparer les obsèques de son père, qui était atteint de la maladie du Parkinson.

Les funérailles des six membres de la famille Lapierre seront célébrées vendredi prochain, aux Îles-de-la-Madeleine.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, LA PRESSE

André Turenne, enquêteur principal au dossier