Leurs parents ignoraient que c'était jour de congé. Le concierge ne les a pas laissé entrer. Conséquence: deux enfants du primaire, dont un d'à peine 5 ans, ont dû passer plus d'une heure devant leur école par un froid glacial, lundi matin à Dollard-des-Ormeaux, avant d'être finalement secourus par la police.

Dehors, il faisait - 18 degrés Celsius. Température ressentie: - 25 avec le facteur vent. Lundi matin, un élève de maternelle de 5 ans et un autre de 4e année (9 ans), de deux familles différentes, se sont présentés à l'école primaire Dollard-Des Ormeaux.

L'école était fermée, mais leurs parents, des immigrants, auraient mal compris le calendrier scolaire. Une des familles est nouvellement arrivée au Canada et serait peu habituée au fonctionnement du système scolaire québécois. «Pourtant, c'est assez facile de voir quand l'école est fermée, déplore une voisine de l'école. Le matin, il y a le brigadier et des dizaines de voitures. Lundi, c'était désert.»

À l'heure du début des classes, les enfants ont sonné à la porte de l'établissement désert. C'est le concierge qui a ouvert. «Il a informé les enfants que c'était congé et qu'ils pouvaient retourner chez eux», explique la porte-parole de la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, Barbara Blondeau.

L'employé ne leur a pas offert d'entrer ni d'appeler leurs parents. 

«Comme ils étaient arrivés ensemble, il a cru qu'ils repartiraient ensemble comme ils étaient venus. Il a fait ça de toute bonne foi», explique Mme Blondeau.

La mère du plus vieux l'avait déposé en voiture devant l'école et elle était déjà repartie. Le plus jeune était venu à pied. Il n'a pas retrouvé le chemin de la maison.

Résultat, les élèves ont passé plus d'une heure au froid, seuls, près de l'école et ne sachant pas où aller. C'est finalement un bon Samaritain qui, inquiet, a appelé la police. Les enfants étaient gelés.

Les parents contactés

Une fois sur place, les patrouilleurs ont à leur tour sonné à la porte de l'école. Cette fois, le concierge a fait entrer tout le monde. «Il a tout de suite informé la direction et il a trouvé les coordonnées des parents pour les policiers.»

La mère d'un des enfants est rapidement venue le chercher. Les policiers sont allés reconduire l'autre chez lui.

Depuis, tous les membres du personnel de l'école ont été avisés de l'incident et les parents des deux écoliers oubliés ont été contactés «afin de s'assurer qu'ils comprennent bien le calendrier scolaire», indique Mme Blondeau. Les numéros d'urgence de toutes les familles seront aussi mis à jour.

Au comité de parents, on refuse de blâmer le concierge. «Oui, il aurait dû appeler les parents et aider les enfants en attendant. Mais c'est avant tout la responsabilité des parents de connaître l'horaire, dit une des membres, Garine Avanessian. C'est avant tout de leur faute s'ils ont laissé leurs enfants tout seuls dehors avec ce froid.»