Le Néo-Écossais arrêté à Ottawa parce qu'on le croyait prêt à asperger des policiers avec un produit chimique dangereux a été acquitté, mercredi matin, par un tribunal de Halifax.

Le cas de Christopher Phillips avait paralysé tout un quartier d'Ottawa le matin du 21 janvier. La police avait évacué l'hôtel où se trouvait l'homme, qui a ensuite été accusé d'avoir menacé les policiers et d'avoir eu en sa possession une arme dangereuse.

La police avait également procédé à des évacuations en Nouvelle-Écosse près d'un chalet et d'un hangar où les policiers avaient trouvé une importante quantité de produits chimiques.

M. Phillips s'était défendu lors de son procès en disant qu'il faisait une blague lorsqu'il a envoyé un courriel à un ami pour dire qu'il pourrait lancer le produit chimique aux policiers s'ils se présentaient chez lui.

Il a tout de même passé plus de cinq mois en prison après avoir plaidé non coupable aux accusations. Le produit chimique en cause était du tétroxyde d'osmium.

Un chimiste qui a témoigné durant le procès a affirmé qu'il doutait que ce produit puisse servir d'arme.

Lors du prononcé du verdict, mercredi, le juge David MacAdam a affirmé que certains enquêteurs ne croyaient pas que le courriel suggérant de lancer le produit chimique aux policiers, envoyé le 27 décembre 2014, constituait une réelle menace.

Le juge a dit que l'hypothèse qu'il puisse s'agir d'une menace s'appuyait sur la supposition que M. Phillips avait la substance chimique avec lui au moment où il conduisait en direction d'Ottawa.

«Il n'y a pas de preuve que l'acquisition du produit chimique par M. Phillips allait à l'encontre de la paix publique», a expliqué le juge MacAdam.

La procureure de la Couronne, Karen Quigley, a fait valoir que le courriel devait être considéré avec d'autres facteurs. Lors de son témoignage, la femme de Christopher Phillips avait affirmé que la santé mentale de son mari se détériorait avant qu'il parte pour Ottawa.

Cependant, l'avocat de M. Phillips, Mike Taylor, a souligné que le libellé du courriel ne montrait aucune intention criminelle.

Le courriel envoyé à l'ami de Christopher Phillips a été fourni à la police de Halifax par sa femme, Gosia Phillips. Elle était entrée en communication avec les policiers le 19 janvier, souhaitant qu'ils viennent retirer le produit chimique parce qu'elle avait peur que ses enfants le trouvent.

M. Taylor a déclaré que son client détenait le produit chimique pour faire des expériences puisqu'il était considéré comme un nouveau produit chez les chimistes.