Des intervenants en santé mentale supplémentaires ont été envoyés dans une petite communauté du Nunavut, où l'audience de détermination de la peine d'un prêtre défroqué accusé de multiples agressions sexuelles contre des enfants s'annonce particulièrement difficile.

Un employé de la justice communautaire à Igloolik, William Qamukaq, a précisé que de l'aide psychologique serait fournie à tous ceux qui participeront à l'audience.

L'ancien prêtre oblat Eric Dejaeger, âgé de 67 ans, a été reconnu coupable de 32 chefs d'accusation à caractère sexuel, commis entre 1978 et 1982 alors qu'il vivait à Igloolik, au centre du territoire du Nunavut.

Ses crimes, qui vont de l'attentat à la pudeur à la bestialité, étaient si crapuleux que la Cour de justice du Nunavut avait dû commencer son jugement écrit en avertissant qu'il allait y être question de contenu dérangeant.

Le procès avait grandement ébranlé la petite communauté nordique.

M. Qamukaq a expliqué que la présence d'un ou deux intervenants ne serait pas suffisante, notamment en raison des nombreuses victimes de M. Dejaeger.

Deux infirmières en psychiatrie et une travailleuse sociale ont été dépêchées sur place pour l'audience, qui sera transmise par vidéoconférence d'Iqaluit.

Une rencontre a été organisée à Igloolik avant l'audience de lundi pour préparer les victimes. Un intervenant en santé mentale suivra les personnes qui doivent livrer leur témoignage devant la cour à Iqaluit.

«L'équipe de santé mentale travaille en étroite collaboration avec la communauté et la Gendarmerie royale du Canada (GRC) pour calmer les inquiétudes face à ce procès», a expliqué Ron Wassink, du ministère de la Santé du Nunavut.

M. Dejaeger faisait d'abord face à 80 chefs d'accusation, mais la défense a réussi à convaincre le juge que certaines victimes s'étaient rencontrées pour faire converger leurs témoignages.

L'homme a finalement été reconnu coupable de 24 chefs d'attentat à la pudeur et de huit autres crimes sexuels, qui ont été commis contre 12 garçons et 10 filles, la plupart âgés de 8 à 12 ans. Une de ses victimes avait 4 ans.

Selon les témoins, M. Dejaeger aurait profité de sa position d'autorité pour obliger les enfants à avoir des relations sexuelles avec lui.

L'ancien prêtre doit aussi témoigner vendredi, à Edmonton, concernant quatre autres accusations à caractère sexuel.