Un homme de 47 ans, physiquement et intellectuellement handicapé, est mort noyé dans une baignoire le 27 juillet 2013 dans une ressource intermédiaire de la Côte-Nord où il était hébergé. Dans un rapport publié hier, la coroner Louise Nolet recommande que les préposés travaillant dans les ressources intermédiaires soient mieux formés.

L'homme en question, appelons-le M. Tremblay, vivait depuis des années dans une ressource intermédiaire aux termes d'un contrat avec le Centre de protection et de réadaptation de la Côte-Nord. Cette ressource hébergeait quatre résidants handicapés.

Le matin du 27 juillet, un préposé a donné un bain à M. Tremblay, qui était dépendant pour son hygiène personnelle. Le préposé en question « a peu d'expérience et travaille à temps partiel ; il a été formé par des pairs », écrit la coroner.

Suivant la procédure habituelle, M. Tremblay a été placé en position couchée dans la baignoire dans un peu d'eau. Le préposé s'est activé un peu autour de la baignoire pour préparer quelques effets, « toujours sans porter un oeil sur M. Tremblay », note la coroner Nolet. « Lorsqu'il le regarde, il a le visage dans l'eau et fait des bulles », est-il écrit.

Des manoeuvres de réanimation ont été tentées. La mort de M. Tremblay a été constatée à l'hôpital.

« L'investigation souligne l'importance pour les préposés de suivre une formation adéquate afin que les bénéficiaires puissent compter sur du personnel qualifié lorsqu'ils ont à prendre un bain », écrit la coroner, qui conclut à une mort accidentelle.

Celle-ci a publié trois recommandations à l'égard de l'Agence de la santé de la Côte-Nord, soit de prendre les dispositions nécessaires afin que les usagers des ressources intermédiaires soient en sécurité lorsqu'un bain leur est donné, de s'assurer que les niveaux de soins de tous les usagers sont établis et connus par le personnel et de s'assurer que le personnel est apte à faire face à des situations urgentes.

Directrice de la qualité et de la sécurité des soins au Centre de protection et de réadaptation de la Côte-Nord, sous la responsabilité de l'agence de la santé, Marleen Gallagher affirme que plusieurs actions ont été entreprises depuis les faits. De la formation continue a notamment été offerte, des rappels sur les règles à suivre lors des soins d'hygiène ont été faits et un protocole en cas de décès été adopté. «La formation des préposés est sous la responsabilité des ressources intermédiaires. Les promoteurs font bien leur travail», estime Mme Gallagher.