Le Service de police de la Ville de Montréal a ouvert une enquête concernant des agressions sexuelles survenues dans des voitures de taxi à Montréal dont la dernière en date s'est produite le week-end dernier.

Le SPVM ne parle pas de vague d'agressions, mais confirme que quatre cas similaires laissent penser à des agressions suivant un même « modus operandi» dans le secteur Notre-Dame-de-Grâce dont les descriptions de l'agresseur semblent pointer vers un seul suspect.

Depuis mars cette année, quatre jeunes femmes (dont 3 depuis la fin juillet) ont été agressées dans un taxi qu'elle avait hélé au centre-ville de Montréal.

Le suspect serait un homme d'environ 30 ans de 5 pieds 8, mince, imberbe, aux cheveux foncés qui parle français avec un « accent arabe » au volant d'une voiture argent quatre portes, selon les informations du commandant du SPVM, Ian Lafrenière.

Le SPVM souligne qu'il n'y a pas de recrudescence des agressions dans les taxis depuis l'an dernier. En 2013, 29 agressions sexuelles se sont produites dans les taxis et trois chauffeurs ont été arrêtés. On compte 17 agressions pour le moment cette année.

Le Bureau du Taxi de Montréal n'a pas voulu commenter la situation afin de ne pas créer un vent de panique.

Selon la radio anglophone CJAD, une femme de 26 ans s'est fait agresser dans le taxi samedi soir. Elle sortait d'un bar lorsqu'elle est entrée dans un taxi au coin de la rue Sainte-Catherine et la Montagne. Arrivés à destination, le chauffeur aurait attaqué la femme qui a réussi à se débattre et à s'échapper de la voiture.

Le SPVM recommande aux femmes de ne pas prendre un taxi seules si elles sont en état d'ébriété. « Ça peut être bien de partager un taxi si on peut le faire ou limiter sa consommation d'alcool et rester en contrôle, parce que, malheureusement dans beaucoup de cas d'agressions, les victimes avaient consommé de l'alcool. Ça peut contribuer à se mettre en situation de vulnérabilité ce qu'on ne leur souhaite pas», explique le sergent Gingras.

Cette déclaration a entraîné plusieurs réactions négatives sur les réseaux sociaux de personnes qui ont jugé que la déclaration faisait porter le blâme aux femmes.

« [Ce sont] des propos sexistes et patriarches, qui encouragent à cultiver une culture du viol et à blâmer les victimes», a écrit une lectrice à La Presse.

«Notre but c'est que les gens soient en sécurité et le but n'est surtout pas de rejeter la faute aux victimes», a nuancé le commandant Lafrenière qui précise que, de façon générale, les agressions sexuelles ne touchent pas que les femmes et que les mêmes précautions s'appliquent à tous.

Le sergent Gingras recommande également aux femmes d'appeler directement une compagnie de taxi pour obtenir une voiture plutôt que d'en héler une en pleine rue. «Si on hèle le taxi dans la rue, il n'y a pas de trace», ajoute-t-il.

De plus, il suggère aux femmes de prendre en photo les informations du chauffeur de taxi (nom et numéros du Bureau du taxi) qui doivent être affichées dans la voiture, derrière le siège du conducteur. « S'il n'y a pas ce 'pocket number' dans le taxi, il faudrait en sortir immédiatement, car cette personne n'est peut-être pas autorisée à conduire un taxi», souligne le sergent.

La jeune femme qui s'est fait agresser samedi avait des doutes au sujet du chauffeur de taxi puisque ce dernier passait des remarques inappropriées sur son apparence. Elle avait d'ailleurs pris en photos les informations du chauffeur affichées dans la voiture, mais dans la bataille pour échapper à son agresseur, elle a perdu son téléphone cellulaire où se trouvait la photo.

Le Bureau du Taxi de Montréal affirme faire pression auprès du ministère des Transports afin que des vérifications des antécédents judiciaires soient effectuées sur les chauffeurs de taxi dans toute la province du Québec.

Plusieurs métropoles effectuent ces vérifications, notamment Vancouver, Edmonton, Ottawa et Toronto.

Si vous avez été victime d'une agression dans une voiture de taxi, contactez notre journaliste: ablais@lapresse.ca