Le parc industriel de Bécancour, dans le Centre-du-Québec, a été secoué par une explosion, mercredi, après une fuite de chlore à l'usine Olin. Trois personnes ont été incommodées, mais aucune n'a été transportée à l'hôpital.

Ce sont des citoyens qui ont alerté les services d'urgence vers 11 h 30 en voyant un nuage de fumée jaune s'élever au-dessus du parc industriel. Exposé à la température ambiante, le chlore produit un panache de fumée jaune.

La déflagration est survenue une dizaine de minutes après que l'usine eut été réalimentée en électricité, après une panne passagère.

Des mesures d'urgence ont alors été déployées par l'usine et les travailleurs d'entreprises avoisinantes ont dû se confiner à l'intérieur de crainte d'être exposés à des substances incommodantes.

Un périmètre de sécurité a été érigé autour du secteur, qui a été fermé à toute circulation, et des experts d'Environnement Québec ont été déployés sur place pour évaluer la situation et les risques potentiels pour l'environnement et la population.

L'usine Olin de Bécancour produit notamment de l'acide chlorhydrique et de l'hypochlorite de sodium - mieux connu sous l'appellation d'eau de javel.

Alain Denis, directeur santé, sécurité et environnement de l'usine, a indiqué à La Presse Canadienne en début de soirée que personne n'avait été blessé dans l'événement.

«Notre priorité était de sécuriser les personnes sur place. Personne n'a été blessé, mais trois ont été incommodées, car le chlore est un gaz asphyxiant. Mais il n'y a pas eu de transport à l'hôpital», a indiqué M. Denis.

Selon les premiers éléments d'information, un réservoir d'acide de l'entreprise de produits chimiques du boulevard Alphonse-Desjardins aurait explosé. Mais M. Denis a insisté sur le fait que la cause exacte de la déflagration restait inconnue pour le moment.

«Le chlore concentré ne peut pas faire une explosion, mais je ne veux pas me lancer dans des hypothèses qui ne pourraient pas être confirmées. On est encore dans la recherche des causes», a-t-il dit.

Il a affirmé que c'était la première fois en 40 ans qu'un événement du genre survenait à l'usine.

«Ce qui nous fait toujours le plus peur, c'est de voir une émission de chlore gazeux. À ce moment-ci, on est incapable de dire la quantité émise. Mais l'usine a été arrêtée immédiatement et l'émission a été contrôlée», a soutenu M. Denis.

La fuite a rapidement été colmatée, le nuage s'est dissipé et les experts d'Environnement Québec dépêchés sur place ont conclu que tout risque pour l'environnement et la population étaient écartés.

Un programme de soutien psychologique aux employés est offert par l'entreprise, puisque certains pourraient avoir été troublés par les événements de mercredi. Tous les employés d'Olin pourront retourner au travail comme d'habitude jeudi.