Alors que la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST) déplorait hier le grand nombre de chutes mortelles chez les personnes travaillant en hauteur, un employé de l'Université McGill a frôlé la mort après être tombé d'une dizaine de mètres, sur le campus de l'établissement.

En début d'après-midi, un électricien dans la vingtaine s'affairait à identifier des détecteurs de chaleur, au deuxième étage du pavillon Ferrier, tout près du bâtiment abritant les bureaux administratifs de l'établissement.

Pour une raison que l'on ignore, il a chuté lorsque deux portes se sont ouvertes sur l'extérieur. Ces portes situées à près de 10 mètres du sol asphalté s'ouvrent littéralement sur le vide. Aucun balcon ni rambarde ne retient ceux qui pourraient l'ouvrir.

L'homme a été transporté à l'hôpital, inconscient et souffrant de multiples fractures. Son état était jugé critique en fin de journée.

Les portes d'où l'homme a chuté servent à faire entrer de la machinerie dans le bâtiment, machinerie qui doit y être hissée à l'aide d'une grue. On ignore pourquoi elles étaient ouvertes et comment le travailleur a chuté, indique la porte-parole de la CSST Dominique David. Des inspecteurs de l'organisme enquêtent sur cet accident de travail.

Trop de chutes

Plus tôt dans la journée, d'autres enquêteurs de l'organisme ont rendu public un rapport préoccupant sur les chutes d'ouvriers travaillant en hauteur: 55 ont perdu la vie de cette façon entre 2009 et 2013.

Ce rapport s'était penché sur la mort de Joël Boucher, employé de Toitures Mario Lemieux, survenue le 12 décembre dernier à Chertsey, dans Lanaudière. L'homme est tombé du toit d'une résidence en construction. Il a succombé à ses blessures.

«L'enquête a permis à la CSST d'identifier deux causes pour expliquer cet accident. D'abord, le travailleur perd l'équilibre alors qu'il se déplace sur la toiture d'une résidence et fait une chute de 5,5 mètres. Ensuite, la gestion de la sécurité est déficiente en regard à la supervision et à la formation sur l'utilisation des dispositifs d'arrêt de chute. En effet, aucune directive et aucun rappel de sécurité du travail en hauteur n'ont été donnés aux travailleurs avant le début des travaux», conclut l'organisme.

La CSST demande que les employeurs forment mieux leurs employés sur l'utilisation de ces dispositifs et met Toitures Mario Lemieux à l'amende pour une somme qui peut aller de 15 698 à 62 790$.

55

Nombre de travailleurs ayant succombé à une chute lors de travaux en hauteur, entre 2009 et 2013. Les chutes sont la troisième cause de décès de travailleurs au Québec.