Un policier du SPVM qui avait oublié de payer en sortant d'un Walmart, il y a trois ans, devra faire un don de 1000$ à... la société Alzheimer.

En fait, les accusations de vol et possession d'objets volés portées contre Stéphane Lemieux ont été abandonnées en novembre dernier, quand celui-ci a plaidé coupable à une accusation de s'être fait passer pour quelqu'un d'autre.

Hier, le juge Claude Leblond s'est rendu à la suggestion commune de la Couronne et de la défense et, outre le don de 1000$, il a prononcé une absolution conditionnelle et une probation de 60 jours à l'endroit de M. Lemieux.

Le rapport présentenciel réalisé au sujet de M. Lemieux était extrêmement positif. L'homme de 40 ans a des remords sincères et il s'agit d'un problème de comportement lié à une situation très particulière, et qui n'a pas eu de conséquences, a noté le juge Leblond.

Accouchement

Cette décision est arrivée trois ans pile après les faits. Le 20 février 2011, M. Lemieux avait été intercepté à la sortie d'un Walmart avec des films et une bouteille d'eau. La marchandise valait 29$. M. Lemieux avait fait valoir qu'il s'agissait d'un oubli, et avait expliqué qu'il était perturbé parce que sa conjointe venait juste d'accoucher. Il avait peu ou pas dormi. Il n'y aurait pas eu de plainte portée à ce moment-là, selon la procureure de la Couronne Isabelle Poulin.

Anxieux

Cet incident aurait tout de même rendu M. Lemieux très anxieux. Le lendemain, il est rentré au travail et a téléphoné au poste de quartier où était situé le Walmart. Se faisant passer pour un collègue, il avait demandé qu'on lui faxe le rapport d'événement en lien avec l'incident. Cette façon de faire, inhabituelle, a éveillé les soupçons, et M. Lemieux a été démasqué. Au terme d'une enquête, plusieurs mois plus tard, il a été accusé de vol, possession d'objets volés et supposition de personne.

Me Pierre Dupras, qui le représentait, a indiqué que M. Lemieux avait été suspendu de son travail et qu'il devra maintenant passer devant le comité de discipline en vertu de l'article 119.2 de la loi de la police. Ce qui revient à dire que M. Lemieux devra démontrer pourquoi il ne devrait pas être destitué.

«Il va tenter de conserver son emploi qui fait vivre sa famille», avait plaidé Me Dupras, en demandant au juge de donner une chance au coureur.