Même si on ne l'a toujours pas trouvée, la police de Montréal considère maintenant l'enlèvement de Tricia Boisvert comme un meurtre, et recherche, comme suspect, son ami Philippe Steele-Morin, qui serait le dernier à l'avoir vue jeudi dernier.

Le nom de Steele-Morin, 29 ans, circulait depuis quelques jours déjà. Jeudi soir, Tricia Boisvert, qui a longuement résidé dans la région d'Ottawa, mais qui habitait depuis quelque temps à Montréal, aurait téléphoné à une de ses amies pour lui dire que «son ami fou» s'en venait.

«Shit will hit the fan», aurait-elle dit à sa copine, rapporte Mona Daoud, une bonne amie de la disparue.

L'ami fou, c'est Philippe Steele-Morin, que Tricia connaissait depuis huit ans, dit Mona Daoud.

«Il est wild. Je ne sais pas comment vous le décrire autrement. On ne posait [à Tricia] pas trop de questions sur lui», poursuit Mme Daoud, qui a passé la journée de mardi à distribuer des avis de recherche de son amie dans le centre-ville d'Ottawa.

Tricia n'a jamais rappelé son amie après la visite de Steele-Morin. La police de Montréal a passé l'appartement de la rue Notre-Dame Ouest où logeait la femme au peigne fin pendant tout le weekend pour en arriver à la conclusion qu'elle avait possiblement été enlevée. Une vitre près de la porte d'entrée du complexe de condominiums a été brisée ce soir-là.

Aujourd'hui encore, des techniciens en scène de crime et des spécialistes du Laboratoire de science judiciaire et de médecine légale se sont affairés dans le logement pour y effectuer diverses expertises. On a notamment utilisé du luminol, cette substance pouvant faire ressortir la moindre petite tache de sang, même si elle a été nettoyée.

Depuis quelques jours, des enquêteurs et techniciens en scène de crime du SPVM travaillent également en Outaouais. On y a cherché Steele-Morin partout où on croyait pouvoir le trouver, en vain. Un groupe de policier s'y tient en alerte, au cas où l'homme considéré comme possiblement armé et dangereux serait localisé.

La police de Gatineau recherchait déjà Steele-Morin depuis un bon moment. «Un mandat d'arrestation en lien avec une affaire de violence conjugale a été lancé contre lui le 16 juillet 2013, nous le recherchons depuis», explique l'agent Pierre Lanthier, porte-parole de la police de Gatineau.

En fait, plusieurs mandats d'arrestations ont été lancés depuis l'été dernier contre l'homme, en diverses matières, souvent pour non-respect des conditions. Jamais il ne se serait présenté en Cour.

Il semble en cavale depuis ce temps. Steele-Morin possède un casier judiciaire des plus garnis.

En janvier 2010, il avait été victime d'une tentative de meurtre à la prison de Gatineau. La guerre pour le contrôle du trafic de drogue dans l'établissement avait conduit à une agression dans une aile occupée par des membres de gangs de rue. Le détenu avait été attaqué à coup de pic artisanal.

Il était détenu après avoir été pris, quelques jours plus tôt, alors qu'il tentait de parachuter de la marijuana emballée dans du ruban adhésif à l'intérieur des murs de la prison, en s'introduisant sur le terrain du centre de détention.

Le SPVM demande à quiconque peut lui fournir des informations sur cette affaire de composer le 9-1-1 ou de contacter Info-Crime Montréal, au 514-393-1133.

-Avec Louis-Denis Ebacher, Le Droit

Photo courtoisie

Tricia Boisvert est disparue vendredi à Montréal

Philippe Steele-Morin