David Blais n'avait aucune mauvaise intention quand il a aidé un homme d'affaires à s'injecter de l'héroïne, l'après-midi du 31 janvier 2009, dans une petite chambre d'hôtel du centre-ville de Montréal. Mais l'homme en est mort.

«On voulait juste être high. On a ri, on a fait des farces. Puis ç'a tourné au désastre. Je suis désolé, je ne peux rien dire d'autre. J'ai fait de mon mieux pour le garder en vie. J'ai appelé le 911. La drogue détruit les gens et les familles. L'héroïne est un poison», a raconté récemment M. Blais, d'une voix faible, après avoir plaidé coupable à une accusation réduite d'avoir administré une substance délétère à quelqu'un.

Au départ, M. Blais, 42 ans, était accusé d'homicide involontaire dans cette affaire. Mais le procureur de la Couronne, Jacques Dagenais, convient lui-même qu'il s'agit d'un malheureux accident.

Au moment des faits, Trevor Graham Keith, 42 ans, un résidant de la Nouvelle-Écosse, était en congrès à Montréal avec d'autres collègues. Dans l'après-midi du 31 janvier 2009, M. Graham s'est détaché du groupe, est allé au parc Émilie-Gamelin et a abordé un inconnu - M. Blais - en lui disant qu'il cherchait du crack.

«Moi, je prends de l'héroïne», a répondu M. Blais. M. Graham a alors proposé d'acheter de l'héroïne et du crack pour qu'ils consomment ensemble. Ils n'ont trouvé que de l'héroïne et ont loué une chambre de motel pour la consommer. M. Graham ne s'était jamais fait d'injection auparavant, et il a demandé à M. Blais de l'aider. Ce qui a été fait.

Un gros consommateur

Tout allait bien, selon M. Blais, jusqu'à ce que M. Graham se sente vraiment mal. M. Blais s'est alors précipité à la réception pour appeler le 911. M. Graham n'a cependant pu être sauvé, et David Blais a été arrêté et accusé. La victime avait consommé de l'alcool avant, et le mélange s'est révélé mortel, a expliqué Me Dagenais.

«Mon fils a payé le prix fort. Ma vie et celle de la famille ont changé», a fait valoir, en pleurant, la mère de la victime, Judy Donovan. La femme souhaite que M. Blais remette sa vie sur les rails, et que du positif ressorte de ce grand malheur.

M. Blais consommait de l'héroïne depuis une quinzaine d'années au moment des faits. Il a passé 14 mois en détention par la suite, la plupart du temps dans des maisons de thérapie.

Me Dagenais et Me Jean-Marc Tremblay, en défense, ont suggéré conjointement une peine d'un jour de prison, proposition qui a été acceptée par la juge Hélène Morin. M. Blais sera en probation pendant deux ans.